La petite fille blanche, Tony Birch

Traduit de l’anglais (Australie) par Nadine Gassie

Ayant beaucoup aimé « La légende de Molly Jonhson » de Leah Purcell, publié l’année dernière chez Synchronique éditions, j’ai accepté avec grand plaisir de recevoir ce nouveau titre sorti dans la collection « Ciel Australs ». Pour rappel, cette maison d’édition, qui a aussi sa librairie « Le rêve du papillon » dans le 5ème arrondissement, a ouvert son catalogue à la culture aborigène d’Australie avec cette collection… Dans ce roman, nous rencontrons le personnage d’Odette Brown qui vit avec sa petite fille de treize ans, Sissy. La mère de l’enfant est partie un beau jour de Deane, les abandonnant toutes les deux. Jusque là, Odette avait réussi à éviter les problèmes avec les services sociaux, que leur vienne l’idée de lui enlever la jeune fille au teint clair. Dans leur petite ville, tout le monde se connaît. Odette a fait des ménages chez des familles blanches mais elle vit à présent de ses dessins qu’une commerçante lui achète à un prix intéressant. Cependant, Odette a des douleurs. Le médecin lui conseille de se faire opérer. Cela signifie confier Sissy à quelqu’un d’autre. Odette a alors l’idée de retrouver la mère de l’enfant, Lila, et se met en route avec Sissy vers la capitale. Et pourquoi ne pas faire passer Sissy pour une jeune fille blanche ? Car dans l’Australie des années 60, les aborigènes n’ont pas le droit de se déplacer à leur guise et un policier de Deane, un peu trop concerné par le sort de Sissy, rode autour d’elles… Tony Birch est un écrivain très populaire en Australie. Le moins que l’on puisse dire est qu’il sait raconter des histoires. J’ai été emportée par ce récit d’une grande force romanesque qui n’oublie pas pour autant d’être politique, de raconter les horreurs subies par les autochtones et notamment ici les enlèvements d’enfants. A la lecture, il est difficile de ne pas être en colère contre cette possession abusive d’un peuple. Les personnages de Sissy et Odette sont beaux et font preuve d’un grand courage. Les deux parentes font aussi de belles rencontres qui donnent foi en l’humanité. Encore un roman dévoré dans cette collection, que je vais continuer à explorer avec grand plaisir !

Synchronique éditions – 6 février 2025

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…