de Valérie Igounet et Guy le BesneraisBande dessinée - 155 pages
Editions StudioFact - octobre 2023
Samuel Paty enseigne l'Histoire-Géo au collège du Bois de l'Aulne à Conflans Sainte Honorine. Il a a cœur d'échanger avec ses élèves, d'aborder des thèmes importants et sensibles, en accrochant les ados sur des réflexions pertinentes. Chrétienté et Islam, Les civils dans la guerre, Les traites négrières.... Cette rentrée 2020 il aborde avec les 4e5 le cas de la Liberté de la Presse et du dilemme de la publication de caricatures. Le même cours qu'il présente depuis plusieurs années. Avant de publier les caricatures, il avertit que cela peut choquer certains et les invite s'ils le souhaitent à quitter très momentanément la salle de classe. Onze jours plus tard, alors qu'il rentre chez lui, Samuel Paty est sauvagement assassiné par un islamiste.
Crayon noir, crayon lugubre, crayon funeste. L'histoire d'un prof, c'est l'histoire de ses classes, l'histoire de la vie qu'il crée dans ces microcosmes, l'instant d'un cours, chaque jour et chaque semaine renouvelés.

Malgré tous les dispositifs de signalement, d'avertissement, toutes les institutions qui doivent protéger, force est de constater les défaillances mortelles. Le récit dessinée montre, après avoir démarré par la cérémonie d'hommage posthume, tout le fil des évènements, dévoilé par l'enquête. Une plongée dans l'horreur alors que Samuel Paty défend sa position et sa pédagogie en se confondant un peu en maladresse suite à la précaution qu'il a prise, et alors qu'autour de lui un étau malveillant se resserre. Rien ni fera, ni le soutien - fragile - de l'équipe pédagogique, ni le support de la principale, ni l'affection d'un certain nombre d'élèves et de leurs parents. Rien. La pieuvre ici a étendu ses tentacules jusque devant l'établissement, a convaincu jusqu'à une poignée d'élèves cupides.
La lecture de l'album donne froid dans le dos par le tragique qu'il dévoile. Il impressionne aussi par la minutie du récit, les informations croisées pour retracer les évènements du côté du prof, mais aussi de certains collègues, du père C., des internautes islamistes, et du meurtrier.Un récit fondamental pour expliquer et ne pas oublier. Parce que sans nul doute, Dieu trouve toujours triste d'être aimé par des cons.L'avis de Fandol - Notre jardin des livresL'avis de - Deslivresetmoi72
