"Résister dans la cacophonie"

Par Blandine70

Une nouvelle revue littéraire ? Encore une... se lamenteront sans nul doute certains. Alors que toutes les initiatives de ce type méritent d'être examinées avant d'être jugées, ne serait-ce parce qu'elles témoignent généralement d'une volonté de renouvellement, d'une prise de risque certaine et d'un désir de créer des "espaces" où la parole est parfois susceptible de se libérer autrement, à partir de règles inédites, sinon innovantes.

Le premier numéro de l' "espace-revue contemporain" TINA / There is no alternative paraît dans quelques jours. Publiée par les éditions èRe, animée par un collectif (Éric Arlix, Chloé Delaume, Hugues Jallon, Dominiq Jenvrey, Emily King, Jean-Charles Massera, Jean Perrier et Guy Tournaye), TINA propose des fictions, un dossier ("la littérature occupée" pour ce numéro) et une partie intitulée "veille", composée de critiques diverses.

Les propositions énoncées dans l'éditorial, qui ressemble fort à une profession de foi, permettent de se faire une idée de ce que les "animateurs" entendent bâtir à partir de cet outil, entre expérimentation, ouverture et résistance. Certes, certaines assertions me laissent un peu perplexe - à savoir que la littérature ne serait pas "une affaire de divertissement"... alors qu'ouvrir un livre relève d'abord du principe du plaisir (ceci n'engage que moi) et que j'entends bien me divertir aussi en lisant (après, tout dépend de la définition du "divertissement" que l'on retient - entre "l'action de détourner de ce qui occupe", au sens pascalien du terme - celui que les contributeurs ont retenu -, et les notions de "jeu" et "plaisir", il…