Révolution de palais au FC Nantes.

Publié le 03 septembre 2008 par Benjphil
Avec l'arrivée d'Élie Baup, le Président du FC Nantes Waldemar Kita intronise un entraîneur qui n'a jamais porté le maillot canaris. Une première depuis 1988 qui veut bien dire que les choses changent à Nantes. 
Sur les 11 saisons où il a entraîné une équipe de première division, Élie Baup a amené son équipe à sept reprises à une coupe d'Europe et a obtenu le titre en 1999 avec les Girondins de Bordeaux. Mais il faut bien avouer qu'en signant au FC Nantes, l'objectif du technicien à la casquette est surtout d'assurer un maintien à une maison jaune qui en semble à des années lumières au bout de quatre journées de championnat, dernier de la classe avec trois défaites (Auxerre, Bordeaux et Le Mans) et un match nul (Monaco).
Élie Baup a donc accepté de prendre le poste qu'Alain Perrin a refusé il y a moins d'une semaine. L'ancien entraîneur de Lyon, Sochaux, Portsmouth, Al Ayn, Marseille et Troyes avait des doutes sur l'indépendance de son travail. Le milieu faisant de Waldemar Kita un Président souffleur de composition d'équipe façon Tapie, les résultats en moins. L'ancien entraîneur de Toulouse devenu consultant pour Canal durant l'été avait les mêmes doutes. C'est là où Pascal Praud a enfin justifié son salaire et étant l'intermédiaire d'une négociation qui se sera finalement très bien passée : « Il sait ce qui l'attend. Les discussions ont été cordiales ». L'ancien commentateur de football le plus détesté de France a même assuré que Kita avait déclaré à Baup « vous ferez jouer qui vous voulez comme vous voudrez ». Dans le football, plus qu'ailleurs, les promesses n'engagent que ceux qui y croient.
Un inconnu à la Jonelière.
Hormis le Croate Miroslav Blazevic entre 1988 et 1991 (qui n'a pas laissé un grand souvenir), l'entraîneur de la maison jaune a toujours porté le maillot du club depuis saint Jean-Claude Suaudeau (1982). Mais le constat est édifiant, depuis le départ de Reynald Denoueix en 2001, les techniciens nantais ont porté le maillot nantais, mais pas les espoirs de l'équipe pour une place conforme au standing historique du club ; entre la première et la septième place disons... Élie Baup est donc la révolution concrète de l'esprit Waldemar Kita qui entend tout changer à Nantes et gérer le club comme une entreprise (ce qu'il assure savoir faire en Europe de l'est...). Jurisprudence Aulas oblige ! Non pas que Baup symbolise l'arrivé du medef à la Jonelière, mais les traditions qui ont un poids considérable là-bas ont été mises à mal avec le péril de la formation, du jeu à la nantaise, avec le marketing à outrance, la mercantilisation de la marque FC Nantes (qui n'est plus Atlantique depuis un an), les abonnements en augmentation, le jeu à une touche de balle en baisse... Bref, un refus catégorique d'entrer dans le football moderne avec avantages et inconvénients. Pascal Praud bat en brèche : « Ce modèle et obsolète. Il ne fonctionne plus. Ça marchait quand tous les joueurs étaient formé au club. Ce n'est plus le cas ».
34 joueurs dans le groupe professionnel !
Jeudi matin, Élie Baup découvrira un groupe professionnel de 34 joueurs avant de tenir un premier point presse à midi. Nul doute qu'un grand remaniement de personnel s'annonce en vue du déplacement au Parc des Princes dimanche 14 septembre (21 heures). Des garçons comme Marek Heinz, Karim El-Mourabet, Mamadou Bagayoko pourraient y voir l'occasion de rejouer. Le technicien à la casquette arrivera malgré tout à la conclusion qu'il lui manque des joueurs (côté gauche) et demandera à recruter pour gonfler encore plus la masse salariale. Le promu qui suscitait le plus d'espoir en ouverture de la saison avance dans un championnat qui s'augure comme, finalement, franchement pénible.