La découverte du cadavre d’un adolescent, retrouvé vêtu d’une aube blanche, coiffé d’une couronne de bougies et le crâne fracassé, réveille de vieilles blessures sur l’île de Lidingö. Vingt-trois ans plus tôt, une jeune fille avait en effet été retrouvée assassinée au même endroit, également habillée du même costume traditionnel, porté la nuit de la Sainte-Lucie…
Débutant son récit par une scène particulièrement accrocheuse, qui fait froid dans le dos, l’autrice marseillaise, installée en Suède, propose une enquête policière qui ravira les amateurs de polars nordiques. L’intrigue se déroule sur une île suédoise près de Stockholm et invite à suivre les pas du commissaire Aleksander Storm qui doit résoudre ce nouveau meurtre tout en remettant en question les conclusions concernant cet ancien crime, dont le coupable n’a jamais arrêté de clamer son innocence en prison.
Le commissaire suédois étant aidé par Maïa Rehn, une policière française installée sur l’île de Lidingö, le récit passe d’un personnage à l’autre au fil des chapitres. Tout en faisant avancer l’intrigue, Johana Gustawsson dévoile progressivement les blessures de ses personnages tout en abordant des thèmes douloureux, notamment celui de parents qui se retrouvent privés à jamais de leurs enfants, un deuil tellement douloureux et « contre-nature » qu’il n’existe même pas de mot pour nommer celui qui se retrouve abandonné. Il y a des veufs, des orphelins.. et ceux qui ont perdu leur enfants… ceux que l’on ne nomme pas…
Utilisant le personnage de Maïa afin d’ajouter un regard externe, le sien, sur la façon de vivre des suédois et sur cet environnement totalement dépaysant, Johana Gustawsson propose un thriller psychologique parfaitement huilé qui livre progressivement tous ses secrets en brisant les silences et les secrets enfouis.
Très bon polar !
Johana Gustawsson, Les Morsures du silence, Calmann-Lévy, 320 p., 20,90 €
Elles/ils en parlent également : Yvan, Anthony, Aude, Nadia, Julie, Rose, Mathilde, Petite étoile livresque
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