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« Dersou Ouzala » d’Akira Kurosawa

Par Etcetera
Dersou Ouzala d’Akira KurosawaCouverture du DVD

Pour rester encore un peu dans le thème du voyage, abordé en janvier, tout en débutant le mois japonais de février, je vous propose une incursion vers les taïgas russes, limitrophes de la Chine, filmées par un grand cinéaste japonais de la deuxième moitié du 20e siècle, Akira Kurosawa (1910-1998).
Il faut l’avouer : c’était le premier film que je voyais de ce célèbre réalisateur.
Les magnifiques paysages, les panoramas à couper le souffle, auraient mérité d’être vus sur grand écran, mais j’ai dû me contenter du DVD.
Cette année 2025 est le cinquantenaire de ce film : encore une bonne raison pour le regarder et en parler…

Note pratique sur le film

Date de sortie en salle : 1975
Nationalité : Soviéto-japonaise
Oscar du meilleur film étranger en 1976
Couleur
VO Russe sous-titrée
Durée : 2h15
Distribution : Maxime Mounzouk (Dersou); Youri Solomine (Arseniev)

Quatrième de Couv du DVD

A l’été 1902, l’explorateur Vladimir Arseniev effectue avec son équipe des relevés topographiques dans la région de l’Oussouri, un territoire hostile aux confins de la Russie. Arseniev croise le chemin de Dersou, un chasseur hors pair qui connaît tous les secrets de la taïga. Dersou devient le guide de l’expédition et se lie bientôt d’amitié avec Arseniev. Ensemble, ils feront face à de terribles épreuves.
Adapté d’une histoire vraie, film d’aventure autant que fable humaniste, Dersou Ouzala invite à la réconciliation des hommes et des éléments. Récompensé par l’Oscar du meilleur film étranger, c’est l’une des œuvres majeures d’Akira Kurosawa (Rashômon, Les Sept Samouraïs, Kagemusha) et sans doute la plus belle histoire d’amitié jamais portée à l’écran.

Mon Avis

C’est un film en deux parties à peu près égales. La première correspond à l’expédition d’Arseniev durant l’été 1902 : sa rencontre avec Dersou Ouzala, un vieil homme golde (un peuple asiatique de ces régions de l’Est de la Sibérie), chasseur de zibelines, qui se montre particulièrement ingénieux, excellent tireur, généreux, loyal, plein de bonté et de sagesse. Au cours de sa longue vie, cet homme a acquis une connaissance tellement profonde et précise de la nature, qu’il est capable de prévoir les phénomènes météorologiques, les changements de saisons, les comportements des animaux ou encore les conduites humaines. Il croit aux esprits : pour lui, les éléments comme l’eau, le vent ou le feu sont habités par « des gens », il leur prête une âme, des pouvoirs surnaturels et leur voue un religieux respect. Il a aussi vécu un grand drame dans sa vie : sa femme et ses enfants sont morts de la variole, plusieurs années auparavant, et il semble parfois exprimer un sentiment de culpabilité, en s’accusant d’être un homme mauvais. Toutefois, lors de cette première expédition, Dersou Ouzala devient l’indispensable guide et traducteur de cette troupe d’hommes. Il sauve la vie d’Arseniev à l’occasion d’une excursion qui tourne mal, dans la toundra balayée par le blizzard – des scènes aux couleurs et aux lumières magnifiques, des idées scénaristiques géniales ! Dans la deuxième partie du film, qui relate la seconde exploration d’Arseniev, en 1907, dans ces mêmes régions sibériennes, nous assistons à ses retrouvailles avec Dersou et à la consolidation encore plus profonde de leur amitié. Chacun sauve la vie de l’autre au cours d’aventures trépidantes. Mais, bientôt, la malchance frappe le vieux guide-chasseur. Arseniev va faire tout son possible pour aider son ami, il l’invite même à s’installer chez lui, en ville. Mais le vieil homme est trop habitué à sa liberté, attaché à la vie sauvage au milieu des taïgas et des forêts, pour se plier à la vie citadine. Les scènes finales, qui rejoignent les toutes premières images du début, sont très émouvantes.
Un film grandiose, des personnages merveilleux, des aventures haletantes et intelligentes, une ode à la nature et au respect des êtres vivants (hommes, animaux, plantes), une douce sensibilité, un humanisme chaleureux, qui contrastent avec la terrible rudesse de l’environnement sibérien !

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Dersou Ouzala d’Akira Kurosawa
Une image du film : Dersou Ouzala et Arseniev

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