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Les fans étaient “très ennuyés” par George Harrison lors d’une émission sur les Beatles.

Publié le 28 janvier 2025 par John Lenmac @yellowsubnet

Lorsque les Beatles – John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr – débarquent pour la première fois en Amérique en février 1964, ils sont accueillis comme des héros par des milliers de fans hurlants à l’aéroport John F. Kennedy de New York. Leur single « I Want to Hold Your Hand » vient de conquérir la première place des classements, marquant le début d’une Beatlemania qui va envahir le pays avec la même intensité, voire plus, qu’au Royaume-Uni. Pourtant, lors de l’un de leurs tout premiers concerts américains, tous les membres du groupe ne trouvent pas immédiatement grâce aux yeux du public. Certains fans se montrent agacés par le plus jeune des Fab Four : George Harrison.

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L’arrivée triomphale des Beatles en Amérique

En 1963, les Beatles sont déjà des idoles en Angleterre, mais aux États-Unis, ils peinent encore à percer. Tout change en février 1964 : « I Want to Hold Your Hand » se hisse en tête des classements, propulsant alors le groupe au rang de phénomène planétaire. À leur arrivée sur le sol américain, ils découvrent l’ampleur démesurée de leur popularité. Ringo Starr en témoigne :

« Ce qui s’est passé aux États-Unis était exactement comme en Grande-Bretagne, seulement dix fois plus grand. »

Lors de leur séjour à New York, ils se produisent au célèbre Ed Sullivan Show – dont la performance historique reste un moment clé dans l’émergence de la pop culture – et donnent deux concerts au prestigieux Carnegie Hall. Les fans américains, déchaînés, veulent absolument apercevoir chacun des quatre musiciens sur scène.

Des fans impatients… et irrités par George Harrison

Malgré l’enthousiasme général, certains spectateurs présents lors d’un de leurs premiers concerts aux États-Unis gardent un souvenir mitigé de George Harrison. Sandi Stewart, alors adolescente, explique avoir été « très agacée » par le guitariste durant la performance :

« Il semblait se trouver sur le chemin de Ringo et nous ne pouvions pas le voir. Nous lui avons tous crié de dégager le passage et de nous laisser voir Ringo. »

À ce moment-là, le public crie non seulement pour manifester son excitation, mais aussi pour exprimer son mécontentement. Les fans veulent pouvoir distinguer chaque membre du groupe, et George, sans le vouloir, cache souvent Ringo à leur vue. L’anecdote souligne la frénésie collective : parmi la masse de cris et d’ovations, certains fans croient que les Beatles peuvent déceler leurs injonctions personnelles. Stewart raconte :

« Tu crois vraiment qu’ils peuvent te voir, rien que toi, quand ils sont sur la scène. […] C’était comme un rêve. Juste moi et John ensemble et personne d’autre. »

Ainsi, même quand ils reprochent à George de bloquer la vue, les spectateurs nourrissent l’espoir illusoire d’être remarqués par leurs idoles.

Un attachement grandissant pour le plus jeune des Beatles

Si Harrison a pu irriter certains fans à ses débuts américains, il ne tarde pas à se faire adopter par le public outre-Atlantique. Grandissant dans l’ombre du tandem Lennon/McCartney, George gagne peu à peu la sympathie des fans, entre autres grâce à son humour discret et ses qualités de musicien. Il partage dans la presse sa vision du phénomène :

« Il n’y a pas de vrai timide, pas de vrai sexy. Mais tant que l’argent arrive et qu’ils continuent à nous aimer, ils peuvent nous appeler comme ils veulent. […] Nous aimons nos fans, mais nous nous sommes adaptés à eux, et c’est pourquoi je pense qu’ils nous aiment toujours. »

À ses yeux, les Beatles restent conscients du fait que les démonstrations de ferveur sont volatiles. S’ils aspirent à conserver leur succès, ils doivent composer avec la pression et l’affection du public sans pour autant se laisser griser par la célébrité.

Un phénomène mondial : la Beatlemania

En définitive, l’histoire de George Harrison « cachant » Ringo Starr durant un concert n’est qu’une anecdote parmi la déferlante qui caractérise l’arrivée des Beatles en Amérique. Elle met en lumière l’effervescence incroyable de ces soirées, où chaque spectateur nourrit l’illusion d’un lien personnel avec son Beatle préféré. Dans ce tumulte d’émotions, la moindre contrariété se transforme en clameur collective.

Malgré tout, l’amour inconditionnel que vouaient les fans aux Fab Four ne fit que croître. Au-delà des petits reproches adressés à l’un ou l’autre, leur complicité et leur complémentarité sur scène leur ont permis de conquérir durablement le cœur du public américain. Et pour George, un surnom allait apparaître : le « Quiet Beatle », discret mais essentiel dans l’alchimie du groupe. Un malentendu passager ne pouvait guère entraver la vénération générale pour le groupe qui, à peine débarqué en 1964, entamait l’un des chapitres les plus marquants de l’histoire de la musique populaire.


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