Le premier jour du reste d'une vie. Comme le jour où une adolescente
referme la porte sur son enfance perdue. Celui qui voit le petit
dernier quitter le foyer, celui d'un mariage ou du décès d'un parent.
Cinq jours décisifs pour cinq membres d'une même famille dite
«normale», composée d'un père et d'une mère qui s'aiment (Jacques
Gamblin et Zabou Breitman, couple attachant), et de leurs trois enfants
(Déborah François, Marc-André Grondin et Pio Marmaï, tous trois
excellents) qui s'adorent, se détestent, s'entraident, se caftent et se
tapent dessus, c'est selon.
Il y a aussi les acteurs. Zabou, Gamblin, les jeunes Marc-André
Grondin et Pio Marmaï, ou encore Déborah François qui confirme, après
La Tourneuse de pages de Denis Dercourt (2006), un indéniable talent.
Finement ficelé, le montage épouse avec poésie un scénario abouti,
mais dont certains argueront qu'il fleure bon la publicité sur
l'assurance maladie (on ne vous en dira pas plus). Et malgré une fin à
répétition et le coup de massue administré (entre autres) par la
musique de Lou Reed (Perfect Day) sur fond d'images souvenirs, Le
Premier jour du reste de ta vie est certainement l'une des plus
agréables surprises en provenance du cinéna français depuis quelque
temps.