Certains soixante-huitards ne s'en remettront pas, mais il faudra qu'ils s'y fassent: on ne négocie plus de la même façon qu'il y a 40 ans !
C'est en tout cas le principal enseignement que l'on peut tirer de la
rencontre qui a eu lieu lundi entre Nicolas Sarkozy et les
représentants de l'ensemble des syndicats étudiants dans l'un des restaurant
préféré du Président.
Pourquoi jeter des pavés alors qu'on peut tranquillement manger une bavette
autour d'une grande table! Bruno Julliard, célèbre aficionados
des couloirs républicains, était bien évidemment de la fête pour représenter
les étudiants et peser de toutes ces forces dans ce dur moment face au
Président. L'exercice n'était pas des plus aisés. Mettez-vous plutôt à sa place
et imaginez le stress qui a envahi le jeune homme lorsqu'il s'est posé dans sa
tête ces questions: "quand-est-ce que je parle de la sélection en première
année de fac ? Avant ou après la salade de foie gras ? Et l'autonomie des
universités ? Je garde ça pour le dessert ?".
A côté, Daniel Cohn-Bendit avec ses baricades et ses gardes à vue, c'était de
la gnognotte ! Aujourd'hui, la vie d'un jeune responsable syndical n'est donc
pas des plus faciles.
Il faut s'y résigner, les temps changent, et le président Sarkozy marque d'une façon très prononcée sa façon de faire de la politique. Si l'efficacité de la méthode ne sera connue que d'ici quelques mois, l'intégrité de celle-ci fait bel et bien débat.