Wes Anderson est décidément un cinéaste génial ! Deuxième film que je vois de lui, La Vie aquatique est une magnifique histoire décalée sur le commandant océanographe Steve Zissou et son équipe du Team Zissou à la recherche du mystérieux requin-jaguar qui a mangé Esteban, son meilleur ami. A bord du Belafonte se mêle une joyeuse troupe de marins composée de sa femme, l’énergique et droite Eleanor, le "cerveau" du Team, Jane Winslett-Richardson, une journaliste anglaise enceinte de 5 mois employée à l’Oceanic Explorer, Ned Plimpton, qui à la suite de la mort de sa mère a décidé de rejoindre l’expédition pour retrouver son père Zissou et tout un équipage cosmopolite, cools dans leurs converses. Mais l’expédition en mer ne s’avère pas aussi cool que ça… Entre attaques de pirates philippins (!) et rivalités entre scientifiques marins, Steve Zissou va devoir affronter un tout autre problème : la paternité.
Burlesque, décalé, poétique : voilà quelques mots pour résumer La Vie aquatique, privilégiant autant le fond que la forme. La mise en scène de Wes Anderson est cadrée, millimétrée, chaque détail est mis en valeur (un bouton d’ascenseur, une pomme), la photo est magnifique de plus l’usage des travellings sur le navire rend la mise en scène attractive, ludique, voire la description du Belafonte faite par Zissou : un véritable plaisir pour les yeux. Mis à part la forme, il y a aussi le fond : les acteurs (impressionnant casting) sont justes, impeccables, Bill Murray est tout simplement génial en océanographe cynique et désabusé, Cate Blanchett, radieuse en journaliste enceinte et un peu trop émotive sur les bords, Angelica Huston, superbe dans sa droiture de femme d’océanographe et que dire du jeu de Clive Owen, tout mignon dans sa combinaison de marin. Et puis il y a le scénario, La Vie aquatique est dédié au commandant Jean Yves Cousteau, la Belafonte est en quelque sorte une mini réplique de La Calypso, le film fonctionne d'ailleurs comme un "documentaire" sur l’équipe du célèbre océanographe mais en version pop et décalée, pour preuve les fonds marins ont des couleurs multicolores, les crabes sont peints en bleu et blanc et un requin-jaguar (marionnette animée en stop motion par Henry Sellick, le même qui a supervisé les décors de L’étrange Noël de Mr Jack, rien que ça !) nage en eaux profondes... Décalé, vous avez dit ?
A recommander rien que pour entendre les tubes de David Bowie grattés en portugais par un marin au bonnet rouge !