C'est l'avis développé dans Sedcontra. Extrait :
"Ne qualifions pas les seuls “islamistes” de fondamentalistes. Tous les musulmans le sont. Le fondamentalisme est le moteur, la dynamique même de l’islam. Et il est bien différent du fondamentalisme chrétien. Il est commun à toutes les tendances de l’islam car il est inscrit dans le dogme et dans l’histoire de manière continue. C’est un fondamentalisme non d’inspiration, comme chez les chrétiens, mais d’imitation. Il touche tous les domaines de l’existence humaine : il est totalitaire.
A partir de là, nous pouvons mieux comprendre l’immense capacité de recrutement des groupes islamistes, qu’il s’agisse d’Al-Qaida, des Frères musulmans, des islamistes dits modérés de Turquie... Ils éveillent des échos de familiarité chez certaines populations : celles dont les traditions ont été malmenées par des idées et des modes de vie étrangers. Celles qui n’ont plus envie de se conformer à des modèles venus de l’extérieur. L’islamisme apporte autre chose à ces populations humiliées par leurs défaites guerrières et leur misère économique. Quelque chose que nos économistes ne prennent pas en compte, mais qui est un formidable moteur d’action. En se référant aux périodes glorieuses de Mahomet, de la Conquête et des Siècles d’or, l’islamisme donne à un milliard deux cents millions de Musulmans la fierté d’appartenance.
Sommes-nous prêts à prendre en compte ces deux faits pour redéfinir nos politiques vis-à-vis, non seulement de l’islamisme, mais aussi de tous les pays musulmans et de leurs diasporas ?
MJ