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Des souris et des hommes

Publié le 14 janvier 2025 par Adtraviata
souris hommes

Présentation de l’éditeur :

En Californie, dans les années 1930, deux amis travaillent rudement de ranch en ranch pour gagner modestement leur vie en dépit de la crise économique qui sévit dans tout le pays. George est un homme petit à l’esprit vif qui s’est promis de veiller sur Lennie, un grand gaillard simple d’esprit ayant la fâcheuse manie de se fourrer dans le pétrin. Ces deux amis, que tout oppose en apparence, partagent le même rêve : économiser suffisamment pour posséder une petite ferme et y vivre comme des rentiers.Des souris et des hommes conte l’histoire d’une amitié touchante devenue mythique.

J’ai enfin découvert la plume de John Steinbeck avec ce court roman très connu. 148 pages et dès le début, on comprend que l’on s’avance vers une fin tragique avec les recommandations de George à Lennie pour éviter les ennuis dans le nouveau ranch où ils sont embauchés. Lennie aime trop tout ce qui est doux à caresser et les autres profitent trop de son âge mental déficient mais il sent que ce ranch n’est pas un lieu de bonheur pour lui. Mais la force des rêves de George et Lennie, posséder une petite ferme à eux, les fait rester malgré tout.

Une amitié improbable mais bien ancrée entre deux hommes différents au physique comme au mental, un fils de propriétaire velléitaire et jaloux, une jeune épouse qui ne rêve que d’ailleurs et passe son temps à séduire les ouvriers du ranch, des tensions entre jeunes et vieux ouvriers, entre Noirs et Blancs : les caractères et les dialogues que trace John Steinbeck suffisent à faire avancer l’action et à faire monter la pression jusqu’au drame final, insoutenable.

« Y a pas besoin d’avoir de la cervelle pour être un brave type. Des fois, il me semble que c’est même le contraire. Prend un type qu’est vraiment malin, c’est bien rare qu’il soit un bon gars. »

« George continua :
– Pour nous, c’est pas comme ça. Nous, on a un futur. On a quelqu’un à qui parler, qui s’intéresse à nous. On a pas besoin de s’asseoir dans un bar pour dépenser son pèze, parce qu’on n’a pas d’autre endroit où aller. Si les autres types vont en prison, ils peuvent bien y crever, tout le monde s’en fout. Mais pas nous.
Lennie intervint.
– Mais pas nous ! Et pourquoi ? Parce que… parce que moi, j’ai toi pour t’occuper de moi, et toi, t’as moi pour m’occuper de toi, et c’est pour ça.
Il éclata d’un rire heureux. »

John STEINBECK, Des souris et des hommes, Traduit de l’américain et présenté par Maurice-Edgar Coindreau, Préface de Joseph Kessel, Folio, 2017

148 pages, ce court roman peut donc participer au challenge Bonnes nouvelles 2025 chez Je lis, je blogue. Et un classique de plus hors de la PAL.


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