Comme annoncé par Techcrunch, Google vient d’annoncer Google Chrome et pour l’instant c’est téléchargeable en beta uniquement sur Windows… snif, je ne peux pas essayer avant demain matin, sauf à réinstaller un Windows dans VirtualBox…
On peut se demander quelle mouche les a piquée — au-delà de toutes les excellentes raisons développées dans un superbe comic d’une trentaine de pages et réalisé spécifiquement pour ce lancement ? Après tout, on a Firefox, ça marche plutôt pas mal (voire très bien depuis FF3) et Google a signé hier une prolongation de sa coopération avec Mozilla, qui rapporte beaucoup à la Mozilla Foundation et lui permet de financer les développements de Firefox !
Plusieurs éléments jouent, à mon avis — par ordre plus ou moins croissant en importance.
Android
Comme Apple avec Safari sur pour Mac (et PC) et iPhone, Google se dote avec Chrome d’un browser qui tournera autant sur ordinateur que sur les téléphones portables Android (l’OS open-source que développe Google) et permettra donc de tester facilement les sites web développés spécifiquement pour ces mobiles sur une machine de bureau.
Il est assez amusant de noter à ce sujet que le moteur de rendu open-source de Chrome est WebKit, sur lequel se base aussi… Safari !!
Le nuage
Ensuite, le mouvement inéluctable de l’informatique vers le cloud, i.e. nos informations ne sont plus sur nos machines mais “quelque part sur le réseau” — et en particulier dans des applications Google telles que Gmail ou les Google Docs : dans ce contexte, avoir la main sur la fenêtre d’accès de l’utilisateur final est le meilleur moyen de s’assurer que ces applications tournent parfaitement bien, y compris en mode offline grâce à Google Gears…
Dans le même ordre d’idée, j’imagine très bien que l’interface de Chrome pourrait être déployée sur un des netbooks très à la mode en ce moment et remplacer Windows ou Gnome sur Linux… voire sur un Android NetBook ou Android Tablet.
Le système d’exploitation… Windows !
A plus long terme, c’est sans doute les systèmes d’exploitations sous-jacents qui sont visés (dont Windows, naturellement…) : de nombreux concepts implémentés dans Chrome, par exemple l’exécution de chaque onglet dans un processus séparé, sont directement issus des OS. L’analogie “un onglet = une application” est rapide et simple à comprendre. Et la pile logicielle V8 (une machine virtuelle optimisée pour l’exécution de Javascript) ressemble furieusement, quant à elle, à un premier pas vers un SDK d’applications pour Chrome.
En extrapolant à peine, on imagine donc facilement un Linux ultra-light avec une interface graphique basée sur Chrome et quelques plug-ins pour gérer les comportements vraiment spécifiques (jouer de la vidéo en DivX par exemple). Ce ne serait pas nouveau : après tout, c’est exactement le chemin qu’a suivi VMWare avec son moteur de virtualisation ESXi qui s’installe “directement sur le métal”, i.e. sur un serveur sans OS hôte. Et pour revenir au point précédent, les netbooks seraient un excellent terrain de test.
Quelles que soient les raisons de Google — et l’avenir nous le dire sans aucun doute –, une chose est néanmoins sûre à court terme : la Guerre des Browsers est de retour, et cette fois, il y en a plein qui sont open-source — 40% des prétendants, en fait ! Bref, c’est tout bon pour nos autres vulgaires utilisateurs, à qui la concurrence va profiter.