La France n'entend pas imiter la décision sans précédent de l'Italie, qui va verser 5 milliards de dollars à la Libye en compensation pour la période coloniale, se contentant d'une politique de "petits pas" sans repentance vis-à-vis de l'Algérie. Le ministère des Affaires étrangères a estimé que l'accord signé samedi entre Rome et Tripoli
"n'est ni un précédent, ni une référence [car] chaque histoire bilatérale avance comme elle le souhaite, chaque histoire est spécifique",
L'historien Mohamed Harbi explique :
"Le contentieux algéro-français a été réglé par les négociations pendant la guerre puis par les nationalisations qui ont suivi l'indépendance [alors que demeurait un] vrai contentieux entre l'Italie et la Libye".
A Alger, le secrétaire général de la puissante Organisation nationale des moudjahidine, Saïd Abadou, a appelé la France à "accomplir ce pas" effectué par l'Italie et à "reconnaître, s'excuser et indemniser". Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier, a répondu :
"Les autorités françaises ont reconnu sans ambiguïté l'injustice du système colonial".
Il a rappelé que l'ex-ambassadeur français en Algérie Bernard Bajolet (aujourd'hui coordinateur du renseignement à l'Elysée) avait qualifié à Sétif les massacres de 1945 de "tragédie inexcusable" et avait évoqué à ce sujet la "très lourde responsabilité" des autorités françaises dans ces "épouvantables massacres". En visite officielle en Algérie en décembre 2007, M. Sarkozy avait évoqué le système colonial, "injuste par nature", qui "ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d'asservissement et d'exploitation".
A force de reculer sur la "repentance" devant des terroristes, la France va finir par payer.