"Le trésor caché de Macri", dit le gros titre
sur ce montage photo où l'on reconnaît clairement l'ancien président
Cliquez sur l'image pour une meilleure réalisation
A l’heure où, à Paris, s’ouvre un nouveau procès pénal sur l’une des nombreuses atteintes à la probité dont un ancien président de la République est soupçonné, à Buenos Aires, un ancien président de la Nation, Mauricio Macri, est poursuivi devant les tribunaux, avec ses frères, par une femme écartée de la succession paternelle : sa propre sœur !
En fait, une demi-sœur née d’une aventure adultérine du papa avec une des salariées d’une de ses nombreuses entreprises. Il y a plusieurs années, cette dame avait déjà recouru aux tribunaux pour obtenir de Franco Macri qu’il la reconnaisse. Les magistrats ont constaté le lien de parenté et ont donc accordé à la plaignante le droit de porter, comme il se doit, le patronyme de son géniteur. Ils l’ont ainsi inscrite parmi les héritiers du patrimoine constitué par l’homme d’affaires italien, arrivé en Argentine peu après la seconde guerre mondiale et qui avait commencé sa carrière comme simple maçon avant de bâtir un empire dans les travaux publics, les concessions publiques d’infrastructures majeures et le secteur tertiaire. L’apparition de cette sœur a si bien paniqué ses demi-frères qu’ils ont réagi à la décision de justice en transformant l’empire familial en un écheveau presque inextricable de plusieurs centaines de sociétés, dont le seul but semble avoir été brouiller les pistes afin de l’écarter de l’héritage.
Alexandra Macri ne s’en est pas laissé compte. Ses avocats ont dénoué l’écheveau infernal et ils portent l’affaire devant la justice en citant les 398 entreprises qu’ils ont pu identifier comme étant contrôlées en sous-main par les enfants légitimes de Franco Macri. Ce matin, Página/12 n’est que trop heureux d’en faire sa Une pour dénoncer la cupidité cynique de l’ancien président alors que celui-ci s’efforce, comme son homologue français soit dit en passant, de jouer encore et toujours un rôle important dans la vie politique et institutionnelle du pays : tous les matins, au coup par coup, il négocie âprement le soutien des parlementaires de son parti à Javier Mileí qui ne dispose pas de majorité au Congrès et ne cesse, en outre, de se quereller publiquement avec sa vice-présidente.
Or ce n’est pas la première fois qu’un fils de famille haut placé dans le paysage politique national dépouille ainsi de l’héritage familial une femme de sa propre fratrie. Celui qui, grand propriétaire agraire, avait été, sous le mandat de Macri, son ministre de l’Agriculture s’était lui aussi organisé pour écarter sa sœur de la succession (avec l’aide de leur mère) et ne le partager qu’avec ses frères, faisant de l’héritière évincée une ardente militante de l’opposition de gauche à ce type de gouvernement pro-business.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :