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Mileí ferme le Haroldo Conti [Actu]

Publié le 06 janvier 2025 par Jyj9icx6

Mileí ferme Haroldo Conti [Actu]

"Une mémoire en flammes", dit ce tract
qui appelle à soutenir les salariés du Centro Cultural H. Conti
En petits caractères : "Licenciements massifs, cruauté, chantages,
persécution et violence au Secrétariat d'Etat aux Droits de l'Homme"
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Le 31 décembre 2024, à 17 h, alors que tout le monde préparait le réveillon de la Saint-Sylvestre, la Noche Vieja, et que les vacances d’été avaient déjà commencé depuis une bonne dizaine de jours, le gouvernement a lancé sur Whatsapp un message destiné à tous les agents du Centro Cultural Haroldo Conti, le centre culturel du ministère de la Justice, fondé par le Secrétariat d’État aux Droits de l’homme, dans le cadre solennel de la politique de défense de l’État de droit qui caractérise l’Argentine, sans solution de continuité, depuis le retour de la démocratie en décembre 1983.

Le message annonçait aux salariés leur licenciement immédiat et l’interdiction qui leur était faite de se présenter sur leur lieu de travail le 2 janvier, après les fêtes.

Mileí ferme Haroldo Conti [Actu]

"Sans mémoire, sans vérité, sans justice", dit le gros titre du 2 janvier
L'un des slogans de la lutte pour les droits de l'homme est : Memoria, Verdad, Justicia
Il faut se souvenir, chercher la vérité des faits et rendre justice contre les bourreaux
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Le Centro Cultural Haroldo Conti cesse en effet d’exister à partir du 1er janvier 2025, aucun budget ne lui est attribué cette année, le gouvernement de Mileí considérant les droits de l’homme comme une vaste escroquerie alors que c’est cette politique emblématique et revendiquée qui a rendu à l’Argentine sa dignité diplomatique et en a fait un pays hautement fréquentable dans le concert des nations depuis une quarantaine d’années. Le type de retour réussi à la démocratie que l’on peut souhaiter à la Syrie maintenant qu’elle s’est débarrassée du régime dictatorial qui l’a systématiquement détruite depuis plus d’un demi-siècle.

Mileí ferme Haroldo Conti [Actu]

Un pays amnésique, dit le gros titre du 3 janvier,
sur cette photo des salariés autorisés au compte-goutte
à entrer dans les locaux pour récupérer leurs affaires personnelles
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Ce centre culturel est installé dans l’environnement immédiat du siège du secrétariat d’État dans le vaste campus des droits de l’homme placé sous le patronage de l’UNESCO, à Palermo, le grand quartier nord de Buenos Aires, là où se trouvait autrefois l’Ecole supérieure de mécanique de la Marine, l’ex-ESMA, transformée par la dictature militaire de 1976-1983 en un centre clandestin de détention illégale, de torture et d’exécution extra-judiciaire des opposants au régime.

Mileí ferme Haroldo Conti [Actu]

"Une mémoire en flammes", dit le gros titre de dimanche
sur une photo de la foule venue participer au festival-manifestation
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L’opposition actuelle, les organismes des droits de l’homme, qui ont chacun son propre centre culturel sur ce même campus, les syndicats ainsi que des membres du clergé diocésain se sont aussitôt mobilisés pour occuper les lieux autant que faire se peut et organiser samedi dernier un petit festival qui a rassemblé une foule de citoyens bien décidés à s’opposer au programme de destruction de l’État argentin et de l’État de droit mis en œuvre par ce gouvernement depuis plus d’un an.

Página/12 en a fait trois Unes ces derniers jours, les 2, 3 et 5 janvier.

© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12 du 1er janvier (publié en ligne, les journaux ne sortant pas au jour de l’An)
lire l’article de Página/12 du 2 janvier
lire l’article de Página/12 d’hier.

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