Pas vraiment tous candidats

Publié le 03 septembre 2008 par Bordeaux7

Il semble que tous les Bordelais ne chantent pas la même chanson dès lors qu’il s’agit de la candidature de la ville au titre de capitale européenne de la culture. Rencontre avec ces non-candidats
A l’image de l’irréductible village gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur, ils étaient une dizaine, lundi soir place Pey-Berland, noyés dans le flot de partisans, à tenter de faire entendre leur position quant à Bordeaux 2013. «Bordeaux : capitale européenne de l’inculture» ou «Bordeaux : capitale européenne de la bavure», les opposants au projet ne mâchent pas leurs mots.
Acteurs culturels de la ville à l’image de l’Orchestre Poétique d’Avant-Guerre (OPA) ou simples habitants vigilants, cette poignée d’opposants à la candidature bordelaise au titre de capitale européenne de la culture estime avant tout avoir été trompée sur la marchandise. «Nous nous sommes tout d’abord sentis pris en otage par le slogan «Nous sommes tous candidats». C’est de la publicité mensongère», s’insurge Margo qui a tenu a mettre par écrit sa colère sur un tract intitulé «C’est qui tous ?». «Une ville comme Bordeaux n’est déjà pas en mouvement sur le plan culturel alors ce n’est pas un titre qui va y changer quelque chose», assure pour sa part Myriam de l’OPA, qui rappelle la galère dans laquelle se trouvent bon nombre de petits acteurs culturels bordelais. «On ne peut pas non plus passer l’éponge sur l’interdiction de distribuer des tracts sans autorisation ou d’afficher librement quand, dans le même temps, eux ne se gênent pas pour polluer l’horizon visuel des Bordelais». Alors, les opposants s’interrogent : Quelles alternatives pour ceux et celles qui ne souhaitent pas se retrouver enrôlées dans cette offensive communicationnelle ?». Car selon eux, Bordeaux 2013, c’est avant tout une énorme campagne de communication qui a coûté très cher et qui n’a pas d’autre vocation que de faire mousser la ville afin d’accroître son capital symbolique. «On ne parle pas de culture, on est sur une opération de com, de propagande à grande échelle. C’est une grosse tarte à la crème qu’il faut dénoncer», souligne Margo. «Nous souhaitons amener une réflexion sur un sujet sur lequel il n’y en a pas eu». Mais dans la conjoncture actuelle, les associations culturelles ont-elles vraiment le choix et peuvent-elles se payer le luxe de faire bande à part et de se passer des possibles retombées d’un tel projet ? Pour Myriam, la réponse est claire. «Je ne veux pas jeter la pierre aux artistes et aux assos qui soutiennent le projet. Beaucoup sont pris à la gorge. Ils voient donc dans Bordeaux 2013 une opportunité et une chance d’exister et de survivre. Pourtant, notre micro et nos notes sont des armes de construction massive et le public attend parfois de nous autre chose que des spectacles détachés de leur réalité». A noter que les opposants proposent un début de réflexion collective sur http://bordeaux-2013.blogspot.com/
Stella Dubourg