1989 © Jean Guichard
Le phare de La Jument en Mer d’Iroise lors d'une tempête le 21 décembre 1989.Ils sont les sentinelles de la mer, gardent l'entrée des golfes, des rades ou des baies.
Dressés entre ciel et mer, affrontant les tempêtes, construits sur des rochers, des falaises, des dunes de sable, au prix parfois d'efforts inouïs, ils fascinent, parlent à notre imaginaire, imperturbables faisceaux de lumière dans l’univers liquide, ils guident les marins pour leur éviter le naufrage.
Leur histoire a débuté en Méditerranée, dans l'Antiquité. D'abord simples feux de bois se consumant à l'air libre au sommet de falaises, puis en haut de tours spécialement construites à cet effet, leur nom s’est confondu avec le plus formidable d’entre eux, le célèbre phare d'Alexandrie situé sur l'île de Pharos.
Ils ont évolué avec le mode d'éclairage utilisé et la technologie. Le charbon a remplacé le bois, la lampe à huile le charbon et l'électricité la lampe à huile.
Puis la portée du faisceau lumineux émis a été augmentée en plaçant la lampe à huile au centre d'un réflecteur parabolique en métal. Enfin en 1821, Augustin Fresnel, ingénieur à la commission des phares, a proposé de remplacer les réflecteurs métalliques par des lentilles à échelon. Ces lentilles, dites de Fresnel, constituées d'un disque central convexe (bombé vers l'extérieur) entouré d'une série d'anneaux concentriques jouant le rôle de prismes, focalisent les rayons d'une source lumineuse sur un seul plan. A la sortie de la lentille, les rayons lumineux réfractés par les anneaux concentriques se trouvent parallèles les uns aux autres et se propagent le long d'une direction unique. Ce procédé permet donc d'éclairer uniquement l'horizon en évitant la diffusion des rayons partout dans l'espace et d'augmenter jusqu'à 4,5 millions de fois l'intensité du faisceau lumineux !
Mais la plus radicale évolution qu’ils ont connu, c’est l'automatisation des phares de pleine mer avec donc la disparition des gardiens de phares. La nostalgie étreint le cœur de tous les marins du monde à l’idée que les phares sont désormais vides de toute présence humaine, faisant oublier l’âpreté, la dureté, la monotonie d’un métier ingrat bien loin de l’aventure romantique souvent imaginée.
C’est en 1992 que Jean Guichard a publié ses 1ers travaux sur les phares nous invitant à découvrir leur monde et leur histoire.
Cette photo a obtenue en 1990 le second prix du World-Press.