Attraper le monde qui passe

Publié le 03 septembre 2008 par Lironjeremy
Chaque jour des dizaines ou plus de sites et de blogs me proposent leurs investigations, leur ressources, ajoutant à la pile de livres à lire, celle de livres à relire et au répertoire concret de l’expérience de vivre. Moi j’aurai voulu écrire, c’est à dire réfléchir les œuvres de quelques amis et puis des découvertes nécessairement nombreuses et comme multipliées pour poursuivre ce petit projet de critiques, ou plus vrai, d’écrits sur l’art. Moi j’avais aussi en tête depuis quelque temps ce petit livre bref de voyage dont je n’ai pas pu retenir l’autre jour les premières lignes. J’aurai voulu piocher au désormais imposant catalogue publie.net dont le développement ne semble pas vouloir m’attendre, aux livres qu’on m’aura conseillé et à ceux dont j’attend la sortie, aux journaux et aux échos du monde. Je voulais voir cette exposition Augustin Lesage et Elmar Trenkwalder à la Maison Rouge, faire un tour des galeries, prendre en photo, noter des noms et esquisser des réflexions dans le métro. Flâner au Louvre longuement. Ce projet flipbook, ces projets livres avec FB, avec AM, ce journal dessiné, ce film qui revient en séquences par moments et qui comme les livres existera peut être un jour en entier au hasard de mes rêveries sous sa forme indistincte, ces projets expos avec les rencontres et les échanges promis. Moi j’aurais voyagé vers Tel Aviv sur les traces du Bauhaus, pour voir les paysages de terre et cet aspect de chantier. Londres et New York j’en parle depuis quand? J’aurai pris une chambre à Turin pour comprendre comment Nietzsche est venu à Di Chirico. Et puis Venise en hiver. Il y a tellement de chantiers à creuser. Composer des musiques déliées et faites comme des échappées belles, peindre des tableaux exacts, embrasser des territoires éloquents et s’en faire l’écho. Discuter de tout. Alors que je vois passer tout ça en mélancolique derrière la vitre et derrière l’écran attablé à la littérature grise des ministères qui n’en finissent pas de dire le monde en trois points eux même subdivisés en trois points etc. Sale temps. Putain de saleté de journée, pour plagier Holden dans l’Attrape cœurs de Salinger.