Action contre la Faim utilise la télédétection pour prévenir les effets dévastateurs de la sécheresse au Mali et au Niger
EVENENEMENT / Unicef
- Action contre la Faim présentera au prochain Congrès Mondial de l’Eau un projet innovant pour prévenir les effets de la sécheresse dans les pays les plus pauvres du monde, à travers la télédétection, c'est-à-dire des images-satellite.
- Grâce à l’expérience acquise en Azerbaïdjan, les représentants de l’organisation expliqueront comment la gestion publique de l’eau au niveau local peut assurer une fourniture à long terme.
Les avantages de la télédétection sont innombrables. Mais son application dans les domaines de la coopération internationale est moins connue. L’organisation présentera lors du Congrès Mondial de l’Eau à Montpellier- qui réunit les communautés scientifique et humanitaire- les progrès réalisé sur le terrain grâce au système d’information géographique (SIG), utilisé depuis 2 ans au Mali et au Niger. Ce système permet de prévenir les futures sécheresses et donc les potentielles crises alimentaires.
Le système est très simple : à travers une cartographie satellitaire des zones d’élevage de la population nomade, ces dernières peuvent obtenir des informations actualisées sur les meilleures zones de pâturage. Le gouvernement et les ONG peuvent prévoir les sécheresses et alerter la population affectée, évitant les effets dévastateurs d’une crise alimentaire pour manque d’eau dans une région désertique comme le Sahel.
« Dans cette région de l’Afrique, il existe une seule saison des pluies dont dépendent totalement les agriculteurs et les éleveurs. Elle change chaque année et ces petits changements peuvent avoir des répercussions dramatiques sur la récolte ou le bétail. Les anticiper nous permet d’éviter des crises comme celle du Niger en 2005 quand plus de 200.000 enfants sombrèrent dans la malnutrition aigue » affirme Jean Bastide, chef du projet d’ACF-Espagne au Mali.
Pour assurer sa pérennité, ce système d’alerte dépend déjà du gouvernement Malien qui collabore avec ACF. Pour la réalisation, l’organisation a été appuyé par le CesBio, le Centre d’Etudes Spéciales de la Biosphère basé à Toulouse et avec le financement de l’AECID (Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement). Suite aux bons résultats obtenus au Mali, ACF-Espagne a décidé d’implémenter ce même système au Niger.
Gestion de l’eau en Azerbaïdjan
De plus ACF-Espagne présentera également un projet de gestion publique de l’eau en Azerbaïdjan qui montre comment la gestion communautaire de l’eau peut garantir son accès à toute la population. “Dans des pays comme l’Azerbaïdjan où le système centralisé de fourniture est déficient, la solution pour fournir de l’eau au plus grand nombre est de leur permettre de la gérer directement” explique Pablo Alcalde, responsable d’Eau et Assainissement d’ACF-Espagne.
Apre le conflit pour l’indépendance avec l’ex-Union Soviétique en 1991, l’Azerbaïdjan a connu affrontements avec l’Arménie, un conflit qui laissa les infrastructures d’eau dans un état déplorable : un tiers des puits n’avait plus d’eau potable ; l’état des canalisations rendaient l’eau impure et le 53% de femmes devait marcher jusqu’à 1 heure pour collecter l’eau. ACF-Espagne a débuté en 2006 un projet destiné à 10.000 personnes, installant 8 nouveaux puits, réhabilitant une partie du réseau hydrique et créant 13 associations pour le maintenir.
L’organisation profitera de cette rencontre mondiale sur l’eau comme d’un haut-parleur pour partager ces deux expériences innovantes à toute la communauté internationale. Deux projets qui s’intègrent dans la mission humanitaire qu’ACF-Espagne réalise dans le Sahel et la Caucase depuis désormais plus de dix ans.