Il nait à Plains, petit village de Georgie en 1924. Il sera le premier président à naitre dans un hôpital.
Il obtient le B.S. degree (Bachelor of Sciences) à l'United States Naval Academy en 1946, la même année où il marie Rosalynn Smith, née dans le même village, qui passera le restant de ses jours à ses côtés et avec qui il aura quatre enfants.
Carter aime la navy et projette d'y faire carrière. Toutefois à la mort de son père, lorsque Carter avait 19 ans, il se réoriente et se lance dans la culture d'arachides dans son village. Pieux homme, issu d'une famille baptiste, il enseigne le catéchisme ((il est d'ailleurs diacre de l'Église baptiste) et l'enseignera toute sa vie.
Sa carrière politique commence aux élections scolaires dans les années 60. Homme juste et au tempéremment doux, il prétend n'être à la solde de personne sinon de la justice (sous l'oeil averti de Dieu). Dans les années 1970, il est élu gouverneur de l'Alabama en soutenant le candidat George Wallace. En se faisant photographier régulièrement en compagnie de basketballeurs noirs il se gagnent les votes des anti-ségrégationistes et des noirs de l'Alabama.
Sa victoire attire l'attention car elle est considérée comme le signe d'une évolution de société. En effet pour la première fois des propos d'un homme d'état du Sud ont une direction claire. Le temps de la ségrégation est révolu. Carter est gouverneur de Géorgie de 1971 à 1975.
Le scandale du Wartergate est une bénédiction pour lui. Les États-Unis ont honte de ce que Nixon a fait et tournent le dos aux Républicains de Gerald Ford. Carter, qui était bon dernier au tout départ comme potentiel candidat chez les Démocrates battera George Wallace, Jerry Brown et Mo Udall gràce à une campagne efficace où ses intelligents discours, calmes et posés tranchent avec les discours enflammés des autres candidats. Le fait de ne pas encore faire parti de la classe politique de Washinton devient un atout pour lui.
Il gagne avec 50.1% des votes contre 48% pour Ford. Il est le premier candidat originaire du sud profond à être élu président depuis 1848, soit avant la guerre de Sécesion.
Plein de nouvelles initiatives, son arrivée inspire la fraicheur. Il réorganise le gouvernement en séparant le ministère de la Santé, de l'Éducation et de la Protection sociale en deux, le ministère de l’Éducation d'une part et le ministère de la Santé et des Affaires sociales d'autre part. Il élève également l'agence pour l'énergie au rang de ministère de l'énergie.
Carter met les droits de l'homme au coeur de sa politique étrangère. Il met donc fin au soutien en armement apporté par les États-Unis depuis des décennies au dictateur Somoza au Nicaragua (ce que Reagan remettera en selle dès 1980). Il négocie entre l'Égypte et Israël un traité de paix connu sous le nom d'accords du camp David. Il signe aussi le traité de paix SALT II sur la limitation de l'armement stratégique en Union Soviétique et il est responsable du traité du Canal de Panama qui remet le canal sous autorité panaméenne. Il frappe d'un embargo les armes du régime militaire argentin et accorde une aide de plusieurs millions de dollars au régime sandiniste.
Si ses politiques extérieures sont un franc succès, il a beaucoup moins de succès au niveau de la politique intérieure, en se mettant à dos à la fois son propre parti et l’opposition à cause de ce qui est perçu comme un manque de volonté de coopérer avec le Congrès, ce qui était déjà le cas lorsqu'il était gouverneur.
En 1979, son amitié avec le shah D'Iran, incomprise et en conflit direct avec les intérêts des États-Unis, aura des effets dévastateurs sur la suite des choses. Carter accepte, à contre coeur d'accueillir le Shah dans un hôpital des États-Unis afin qu'il s'y fasse soigner. Chassé d'Iran par un soulèvement populaire, les habitants de sa nouvelle terre d'asile se trouvant en sol Iranien, seront la cible d'extrémistes (dont l'actuel dangereux leader). 52 Étatsuniens sont pris en otage à l'ambassade de Téhéran par des militants qui réclament le retour du Shah afin qu'il soit jugé et puni chez lui. La crise des otages en Iran s'enlise et domine l'actualité de la dernière année de la présidence de Carter. Les tentatives ultérieures pour trouver une solution à cette crise, la tentative catastrophique de libération surtout contribue largement à la défaite de Carter aux élections de
1980 face au triste ignorant Ronald Reagan.
Avant de quitter ses fonctions il a le temps d'autoriser l'opération Cyclone, un programme de 40 G$ destiné à entraîner les opposants moudjahidins au Pakistan et en Afghanistan. On s’aperçoit plus tard que ce programme, continué durant toute la durée de la guerre, a aidé à la chute de l’Union soviétique mais qu’il a aussi contribué à aider indirectement les futurs Talibans dans leur prise du pouvoir et, d'une manière plus générale, à favoriser l'islamisme et un certain Oussama Ben Laden.
Carter affirme que les États-Unis ne laisseraient pas une puissance étrangère contrôler le golfe Persique et pour marquer ses propos, il annule la participation des États-Unis aux Jeux Olympiques d'été de Moscou. Cette initiative jugée trop molle par le peuple des États-Unis contribue aussi à sa chute.
En 1979, alors que Carter était en train de pêcher sur sa barque dans son étang, un lapin des marais a nagé vers son embarcation avec l'intention d'y monter. Carter évacue l'animal en agitant sa rame. L'incident ayant été pris en photo, il en devint un objet d'hilarité sur toutes les tribunes contre Carter accusé de couardise envers un animal apparemment inoffensif.
C'est Ronald Reagan qui libèrera les otages d'Iran en janvier 1981 après qu'ils eurent été fait prisonniers pendant 444 jours.
Les meilleurs coups de Carter commencent pratiquement tous après sa présidence.
En 1982 il créé la fondation Carter qui se donne pour mission la résolution des conflits, la promotion de la démocratie ou encore l'aide au développement humanitaire. Ainsi, on le voit mener des missions d'observation des élections au Panama, au Nicaragua, en Haïti, en Éthiopie, en Indonésie et dans les territoires Palestiniens.
Il est aussi médiateur dans de nombreux conflits. En 1994, il désamorce une crise nucléaire entre son pays et la Corée du Nord. La même année, il évite une invasion armée des troupes américaines en Haïti et négocie un cessez-le-feu en Bosnie-Hérzégovine. En Afrique, il mène d'ambitieux programmes de développement avec notamment l'éradication du dangereux ver de Guinée. En 2002 il visite Cuba, se prononce sur les carences du gouvernement cubain dans le domaine des droits de l'homme et rafle le prix Nobel de la paix.
Il a écrit nombre d'ouvrages dans les domaines les plus divers s'essayant même à la poésie ou à la fiction historique.
Il voulait survivre jusqu'à la victoire d'une première Femme présidente. Croyait aux compétences pour ce poste.
Il est ironique de voir partir un homme si bon, comme si c'était le tout dernier qui pourrait un jour penser bien commun, bienveillance, paix, tolérance; comme si il ne pouvait pas survivre à 2025, qui ouvrira avec le pire de l'homme réunit en un seul président.
Le doux président s'est éteint le 29 décembre dernier à l'âge de 100 ans.