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En traitant sur les ondes de RMC Luc Sonor de "pipe", Jean-Michel Larqué a laissé parler son sang chaud basque. Et c'est pour
Saint-Etienne que son sang chaud pencha - nouvel exercice de diction, gare aux postillons ! Ancien chef de file des Verts version seventies, l'ex de Thierry Roland se sent depuis investi
d'une mission quasi-divine. Celle de défendre "Sainté" envers et contre tous, à commencer par ceux qui, comme Sonor, actuel adjoint du coach stéphanois Laurent Roussey, ne semblent pas à la
hauteur des ambitions poussiéreuses de l'auguste maison.
Évidemment, l'affaire fait grand bruit. Il y a deux ou trois siècles, elle se serait même conclue sur le pré dans la brume du petit
matin. Mais même s'il n'y a pas de fumée sans feu, il n'y a vraiment pas de quoi s'enflammer pour cette métaphore jurassienne - les pipes ! Capitale Saint-Claude, vous suivez ou quoi ? Car au
bout du compte, tout le monde a raison dans cette histoire, ou tort, c'est selon…
Une "pipe", Luc Sonor l'a toujours été. On aurait pu aussi bien dire une "tringle" selon la métaphore chère à Philippe Lucas. Ou
bien un "peintre", une "brêle", voire une "buse", au choix… Il l'était sur un terrain, défenseur certes rugueux mais sans grand génie. Il l'était aussi derrière un micro comme consultant,
soporifique comme pas un avec sa diction sifflante qui obligeait le téléspectateur insomniaque à bidouiller le son de de son téléviseur pour échapper à son lamento de couleuvre. On peut donc
légitimement douter comme "Jean MiMi" de le voir devenir un jour le Brian Clough de Saint-Etienne, celui qui fera renaître de ses cendres le phénix du Forez.
Mais un mec pas très agréable et foutrement donneur de leçons, Larqué l'est, et de plus en plus. Voire aigri et prompt à déverser sa
bile, surtout sur le joueur ou l'entraîneur qui a le malheur d'être dans son collimateur. En fait, Larqué, avec ses marottes rugbystiques et ses montées d'Irouléguy, semble considérer qu'il a à
lui seul inventé le football. En cela, il est le pendant chez les consultants de Charles Biétry chez les journalistes. À la longue, ça fatigue, même si, c'est incontestable, le bonhomme a une
diablement bonne vision du jeu. Alors, dans le combat Larqué-Sonor, si Jean-Michel a dégainé le premier, sans grande élégance certes, je me garderai pour autant de trancher. Mais je veux bien
servir de témoin, si l'affaire se règle balle au pied sur une verte pelouse. Là, je me hasarderais même à lâcher un billet pour parier sur la teigne basque qui, malgré le poids des années, me
semble toujours plus convaincant que le lymphatique défenseur, qui aujourdhui a au moins le mérite d'avoir enfin trouvé sa place. Sur le banc de touche.