Retour à la poussière (Gone to dust)
Auteur : Matt Goldman
Traduit de l’anglais par Estelle Roudet
Éditions : Calmann-Lévy (2 novembre 2017)
ISBN : 978-2702160855
320 pages
Quatrième de couverture
Comment résoudre un meurtre sans la moindre preuve exploitable ? C’est la
difficulté que rencontre le privé Nils Shapiro. Son ancien collègue de la
police d’Edina, Anders Ellegaard, vient en effet de l’appeler au sujet d’une
affaire pour le moins étrange. Maggie Somerville a été retrouvée assassinée
dans sa chambre mais, problème : le cadavre, la scène de crime et la maison
entière sont noyés sous une épaisse couche de poussière provenant de centaines
de sacs d’aspirateur éventrés. Espérer y retrouver l’ADN de l’assassin relève
de l’utopie pure et simple. Nils se lance malgré tout dans l’enquête.
Mon avis
C’est une femme discrète, sans histoire, avec une vie rangée, elle est
appréciée de ses voisins et de ceux qui la connaissent, alors qu’a –il pu bien
se passer ? Qui a assassiné Maggie Somerville ? Et surtout pourquoi cette mise
en scène macabre : à savoir recouvrir son corps et sa maison de poussière ?
Dans quel but ?
C’est à Nils que la police demande de l’aide. Avant il était un des leurs et
maintenant, il travaille en solitaire. Cela lui permet de fouiner un peu plus
que les autres, de flirter avec les règles et surtout, il n’a de compte à
rendre à personne….. Nils est donc un « privé » et un personnage à lui tout
seul. Un de ceux que vous aimeriez rencontrer plus souvent dans les romans. Il
ne s’embarrasse pas de fioriture et s’il lui arrive de faire son timide avec
les femmes, le reste du temps, il est plutôt « cash », agissant et parlant « à
l’instinct ». Cela met de la fantaisie dans le récit et c’est une bonne chose.
Alors pourquoi toute cette poussière ? Bien entendu pour noyer le peu de traces
qu’on aurait pu avoir. Cela permet de faire déjà quelques déductions dont le
détective ne se prive pas. Ne comptez pas sur moi pour vous les conter, cela
n’aurait aucun intérêt. (à vous de lire pour savoir ;-)
Ce qui en a par contre, c’est de voir au fil des pages de quelle façon se
construit le raisonnement de Nils. Comment les personnes qu’il rencontre
peuvent lui apporter, ou pas, une autre piste, une autre vision des faits. Et
puis cette Maggie, est-elle aussi lisse qu’elle en a l’air ? N’a-t-elle pas une
part d’ombre comme beaucoup d’entre nous ?
Cet opus est bien construit, agréable à lire (merci à la traductrice). L’auteur
réussit à introduire des thèmes intéressants (même si certains ne sont
qu’effleurés) comme les problèmes de filiation, d’amour secret, de jalousie,
d’immigration, de guerre civile etc. J’ai pris du plaisir à cette lecture. Il
n’y a pas de temps mort et si la fin arrive un peu vite, le reste est assez
bien développé.