Magazine Culture

Le passé est ma saison préférée, Julia Kerninon

Par Antigone

Ce billet sera le dernier de 2024, l’année où j’ai notamment fait la délicieuse découverte de l’écriture de Julia Kerninon, après un passage au Printemps du livre de Montaigu en mars. Nous avions acheté Liv Maria. J’ai lu ensuite Sauvage. J’ai demandé cet essai pour mon anniversaire en connaissance de cause, je savais que ce n’était cette fois-ci pas un roman, mais j’étais très intriguée…  En ouvrant ce livre, on ne sait véritablement pas à quoi s’attendre. On peut s’imaginer que Julia Kerninon va parler exclusivement d’elle, de son travail d’écrivain et de traductrice. D’ailleurs, elle commence ainsi, elle parle de son métier, plus ou moins hérité de sa mère, et de la machine à écrire que celle-ci lui a donné alors qu’elle était toute jeune. Et puis, l’autrice rebondit sur une citation que sa mère répète sans cesse, une rose est une rose est une rose, attribuée à Gertrude Stein. Et de là, sur l’Autobiographie d’Alice B Toklas, le récit que Gertrude Stein a publié en 1933 pour parler de l’époque de sa jeunesse, des rencontres qu’elle a faite alors. Ce récit lui vaudra la gloire. Julia Kerninon en profite pour raconter comment cette femme a choisi sa vie avec une certaine liberté, et comment ce succès littéraire soudain, alors qu’elle avait déjà la cinquantaine, l’a déconcertée… J’ai beaucoup aimé lire cet essai. Je suis toujours très intéressée par ce que les écrivains ont à dire sur leur démarche d’écriture. Cela me rappelle mes cours de Lettres modernes à la fac et j’ai l’impression de renouer à mon tour avec ce fameux passé dont il est aussi question dans ce texte. Julia Kerninon pose ici un regard sur l’autobiographie, via ce que Gertrude Stein a essayé de faire en son temps, faire un pas de côté, donner la parole à un témoin, et par la même occasion se donner le beau rôle. Sa compagne, Alice B Toklas n’aurait jamais su écrire cette autobiographie. Elle parle aussi de traduction, de ce que la spécificité de la langue anglaise apporte au sens, tout en l’égarant parfois. Et puis, elle parle des femmes en littérature. Bref, je me suis régalée.

 Editions Julliard – 3 octobre 2024

 J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…1 2 3 4 5

éé

Retour à La Une de Logo Paperblog