Films de 2024

Publié le 26 décembre 2024 par Hunterjones
Ok.

Je vous en sors une vingtaine. Mais je n'allais plus au cinéma. "N'allais" plus au cinéma car oui, j'ai un peu recommencé. Mais depuis près de 15 ans, le cinéma en salle ne me parle absolument plus. Je ne suis aucunement fan de "suites" non calculées dès le départ et je n'ai aucun intérêt pour les films d'actions ou de Marvel/DC, alors je suis dans le 10% des films proposés au public. 

Mais cet automne, j'ai (parfois) tordu le bras de madame pour que le vendredi on étire le week-end en le commençant par un film en salle au cinéma local. Une ville de 450 000 citoyens quand même. Et j'ai placé ici plus de films que j'ai vu que je ne l'ai fait dans les dernière années autour des mêmes dates. 

Voici une vingtaine de films, sortis cette année ici, qui méritent au minimum de faire naître une certaine curiosité.

 Les astériques montreront ceux que j'ai vus en salle. 2 astériques veulent dire que non seulement j'ai vu en salle, mais j'ai acheté le DVD. 

Les Chambres Rouges de Pascal Plante. Bon, ça commence déjà avec quelque chose de 2023, mais en France et en Amérique du Nord hors Québec, c'est sorti en janvier. Kelly-Anne se réveille chaque matin aux portes du palais de justice, obsédée par un procès très médiatisé d'un tueur en séries, dont une des victimes de 13 ans a une étrange ressemblance avec elle. Son obsession devient fantasme de plus en plus morbide. 

La Bête de Bertrand Bonello. Aussi lancé en 2023, mais ailleurs dans le monde, en 2024. Bonello est marié à sa directrice photo qui est Québécoise. (donc jolie). Donc le premier visionnement est ici, mais la distribution générale dans le monde, en 2024. Dans son film, on est en 2044. Paris est vidé de ses habitants qui ne se déplacent publiquement qu'avec de masques à gaz. L'intelligence artificielle a tout volé. Le chômage est presque pandémique. Les émotions sont devenues irrationnelles et une menace sociétaire. Une machine à ramener dans le temps vient bouleverser tout ça.

L'Été Dernier de Catherine Breillat. Remake d'un film danois de 2019, ce film a aussi été lancé en France en 2023. Mais ici, on l'a reçu cette année. Une avocate spécialisée en violences sexuelles entame une relation avec le fils mineur de son amoureux. Auto-destruction & destruction. Émotives.

Inside Out 2 de Kelsey Mann. On suit encore Riley Andersen, mais maintenant à 13 ans, et avec une toute nouvelle gamme d'émotions. L'idée du film d'animation est tout simplement formidable et si intelligente. Les films d'animation ont vraiment pris du grade depuis quelques années. Ils sont plus responsables et matures que le gouvernent des États-Unis.

Kind of Kindness*de Yorgos Lanthimos. 3 distinctes vignettes même acteurs différentes histoires: Une commande d'assassinat ne tourne pas comme prévu, une disparue qui revient et le doute s'installe, et dans un culte à rites sexuels, rien ne fonctionne comme on le voudrait (no shit Sherlock ?). Jesse Plemmons offre pas moins de 3 performances hors pair. Drôle, violent, misérablement morbide et graphique. Pas pour tout le monde. Mais fucking pour moi. Lanthimos déstabilise et c'est formidable. Parfois très drôle.

Dune Part Two** de Denis Villleneuve. Il y a si peu d'offres qui ne soient pas des suites que forcément, il y en aura quelques unes. Et ça, c'est même un remake. Ces suites là étaient calculées depuis le jour 1 de tournage. Denis voulait en faire 3 afin de rendre justice à l'oeuvre de Frank Herbert. Il en fera 3. Parce que si les deux premiers lui étaient garantis, on attendait les résultats du second pour donner son aval. Il était très très bon. Ne serais-ce que visuellement. Il y aura un 3e film sur la quête des épices spatiales. Sci-fi zen.  

Challengers de Luca Guadagnino. Thriller sportif presque pornographique tellement le désir est au coeur de ce triangle amoureux qui met encore en vedette la très bonne Zendaya dont l'année a été très bonne. Bien qu'ils soient tous les trois fort habiles dans leur sport, leur côté privé prouve un peu le contraire.    

Conclave d'Edward Berger. J'ai toujours été fan de ces 3 acteurs principaux, Ralph Fiennes, Stanley Tucci, Isabella Rossellini et John Lithgow. Je suis d'emblée, gagné. La trame semble identique à l'excellent film de Nanni Moretti de 2011, Habemus Papam. On se vote un nouveau pape et la sournoise politique gargouille.  Mais là où Moretti était humour, Berger est thriller.

A Real Pain de et avec Jesse Eisenberg qui a aussi scénarisé quelque chose de très humain, entre cousins, qui traite de l'identité tout en amusant. Hâte de voir celui-là. Second film réalisé par Eisenberg principalement connu comme acteur. Belles promesses d'humanité. 

The Apprentice* d'Ali Abassi. Avec une brutale précision, étude d'un élève, pas complètement aimé par son père, surpassant son mentor, le cheetos qui sera président des États-Unis en janvier. On comprend comment il en arrive à être le trou de cul actuel. On accepte pas si on a une tête sur nos épaules qui fonctionne bien. Trump avant à peu près tout. Racines du mal humain. Parfum d'étrump. 

Speak No Evil* de James Watkins. Remake d'un thriller Allemagno-Danois de 2022. James MacAvoy est tout simplement le nouveau Dustin Hoffman des années 2020. Il m'impressionne de films en films. La distribution est parfaite. L'intrigue, jouissive et à voir en groupe. On a eu un fun fou à le voir dans la nuit avec plusieurs ami(e) qui n'ont pas cessé de réagir. Du cinéma-divertissement qui plait tant. 

Love Lies Bleeding de Rose Glass. On ne peut pas blâmer Lou (jouée par Kristen Stewart) d'être impressionnée de remarquer Jackie (jouée par Katy O'Brian) car personne dans le village ne lui ressemble, Elle est musclée comme un homme dans le gymnase où elle bosse. Deux filles du Sud des États-Unis, secteur qui a toujours besoin d'un peu de vent de modernité afin d'accélérer leur maturité mentale. Spécial. 

His Three Daughters d'Azazel Jacobs. Carrie Coon. Nathasha Lyonne et Elisabeth Olsen, trois autres noms qui à elles seules, piquent ma curiosité. Un lieu principalement, un appartement de Manhattan, ce qui pourrait en faire une excellente pièce de théâtre (peut-être originalement proposée là). Coon étincellante comme toujours, Lyonne dans l'un des meilleurs défis de sa carrière et Olsen comme carte cachée, dit-on. C'est juste assez pour moi comme 3 soeurs intéressantes à explorer.   

Beetlejuice Beetlejuice* de Tim Burton. Si ce n'est pas une comédie musicale, je suis vendu à Tim Burton qui me plait tout le temps. OUI je n'aime pas les suites, mais c'est l'exception qui confirme la règle. J'ai eu un plaisir fou à voir ce film. Avec même une spectatrice déguisée en Beetlejuice le soir de la première et qui a mis tout le monde de bonne humeur en arrivant en retard pour qu'on l'a voit tous. Burton amuse.  

Saturday Night* de Jason Reitman. Imparfait. Comme l'émission toujours active qui fête cette saison ses 50 ans. Le film raconte le chaos menant à la première émission, en 1975, avec tous ses artisans qu'on souhaitait secrètement voir échouer, mais qui, au contraire, on offert une zone à tous ceux et celle qui, justement, s'échouent dans leurs divans la nuit de samedi à dimanche avec une certaine paresse intellectuelle. Rebelles qui se sont trouvé une niche bien gardée. Encore today.   
 Civil War d'Alex Garland. Scénario anticipatoire de ce qui s'en vient ? Les journalistes rapportant les faits son pris d'assaut par des regroupements Floridiens, Californiens, ou Texans. Parfois alliés, parfois pas. Le président doit choisir entre intervenir ou abdiquer. 2025 ?

Megalopolis de Françis Ford Coppola. Pour connaisseurs et fans de Coppola. Adam Driver, Aubrey Plaza, Nathalie Emmanuel, Jon Voight, Shia LaBeouf, Giancarlo Esposito, ça me suffit. J'en ai envie. Et Françis qui ne croit plus en ses États-Unis, ça devrait nous rejoindre complètement. Godard, si il avait eu du fric pour tourner.

Emilia Perez* de Jacques Audiard. J'ai d'abord pensé à une comédie musicale mais je me trompais. Je n'ai qu'un film avec Selena Gomez et c'est un film d'Harmony Korine dont j'aime beaucoup la direction. J'adore aussi Audiard. Alors j'ai vite aimé. C'est musical, mais seulement narrativement. Et plutôt intelligent. Très 2024. 

Anora* de Sean Baker. Là aussi, Baker, que j'aimais d'emblée, fait très bien. Mikey Madison y est extraordinairement convaincante. On croit en absolument tous les personnages. Un univers pauvre d'esprit, mais à la fois si riche encore, et très humain. Avec toutes les intensités possibles, drôles, et tragico-comiquse jusqu'au dernier plan. Pourrait éventuellement acheter.   

Les Graines du Figuier Sauvage de Mohammad Rasoulof. Iman a une promotion au tribunal révolutionnaire de Téhéran mais ne s'attendait pas à ce qu'on lui demande d'avaliser les condamnations sur commande, sans en étudier les dossiers. On lui donne une arme afin de protéger sa famille dans son nouveau rôle, ce qu'il n'avait pas calculé non plus. Au même moment, les manifestations pour le droit des femmes ont lieues dans les rues d'Iran. Préoccupations morales. Brillant.

A Complete Unknown* de James Mangold. Vu hier, en première. Bob Dylan est d'un grand intérêt pour moi. Immense même. Il était certain que j'allais voir ce film à sa sortie. Incursion dans le New York folk de 1962 à 1965. Une période phénoménalement intense pour Zimmerman. J'étais vite gagné. Croquée d'époque. Excursion de marmite artistique en ébullition. 

Babygirl d'Halina Reijn. Version féminine de ces patrons masculins qui demandent à être dominé en privé avec Nicole Kidman qui a dans les yeux ce regard de supplication. "Je ne suis pas normale" dira-t-elle à son jeune subalterne qui l'infantilise au privé. Troublée par ses envies sexuelles avec lui, la stupeur érotique n'est pas dépeinte comme une perversion autant qu'une affirmation de réel désir. Angle volontaire.

Nosferatu de Robert Eggers. Lilyrose, fille de Johnny Depp et de Vanessa Paradis, est prise dans un riff sexuel intense. Ce remake du chef d'oeuvre de F.W. Murnau de 1926, qui suggérait surtout en silhouettes le démon charnel vampirique, une famille qui est aussi la mienne, est visuellement impressionnant. Les prières de confort de la nuit se transforment en appétit nocturne violent. Impressionnante distribution. Verrai dans quelques jours. Dafoe, je ne me trompe jamais. Nous irons voir, le 2 janvier.

Bon cinéma, en 2025 !