Magazine Concerts & Festivals

Album Sexy Mathematics par Sexy Mathematics

Publié le 20 décembre 2024 par Concerts-Review

Mais c'est bien sûr! Si les cours pour adolescents avaient porté ce nom, nul doute qu'ils auraient kiffé. Qui fait quoi d'ailleurs?
Chris Daviduik compose, chante et tate des cordes de guitare, et Matt Aggus tape des peaux (en essayant d'être sexy).
Non j'ai pas dit qu'il se tape de vieilles peaux, restons peau lisse!.

Avec des noms comme ça, ils ne téléphonent pas d'une cabine du Berry, les gus!
Ah, Toronto! Ben en tous cas, t'aurais tort de t'en priver si t'aimes les synthés cold wave, recuits à la glace canadienne.

Le duo démarre à Saskatoon (qui n'est pas une planète de Star Wars) en 2009 par un EP puis le LP 'Future nights' en 2011. Saskatoon casse pas des briques alors ils skient (sans peur) jusqu'à Toronto pour l'album 'Electronics' en 2014... Et voilà... et voilà quoi? Ben comment tu te prends 10 ans, including COVID lockdown, sans rien voir glisser.

Côté visuel par l'artiste Bjorn Bauer, on a droit à un foncé cosmique avec une couche charbonneuse dont la terre au centre semble menacée. Côté textuel, les titres parlent de relations personnelles, solitude, désespoir, anxiété face à un avenir incertain... Autant de bonheur, nous touche, le pied quoi! Et vraiment, on va le prendre...

Après ce que je viens d'écrire, on est tout con d'entendre ' Especially You' à l'accueil musical qui bastonne. Entrée en fanfare par un riff de guitare quasi métal, il en sera de même pour le solo dissonant plus loin. Un bruit de décollage puis à la batterie, ça cogne et à la réplique de basse, ça grogne pendant que le synthé ramène un côté électro enthousiaste. Le climat explosif colle à l'aveu dans les premiers mots : 'I'm in love with the stars'. Pas de gros grain dans la voix qui vibre avec émotion et un timbre qui me fait penser à Adrian Borland (the Sound), encore un artiste tout aussi tourmenté.

Les synthés rétrowave remplissent l'ouverture de ' A night to remember'. De bout en bout sur cet album, l'ambiance s'affirme atmosphérique avec des claviers texturés. Un bruit de basse rebondit, un synthé joue la sirène d'un paquebot, bordée de choeurs angéliques ou gonflés à l'hélium. La guitare à vif, boxée de frappes puissantes, tire parfois la sonnette d'alarme et toujours des synthés éclatants.

' Boron' s'ancre dans les eighties avec un rythme marqué lourdement en claquant. La mélodie entraine des sentiments mélancoliques accentués par des chœurs fragiles. Un clavier égrène, un autre déroule un tapis. Par instants, le son de basse rappelle l'instrument de Simon Gallup (the Cure) ou de Peter Hook (New Order). Avec assurance, la guitare traverse l'espace-temps tantôt attisée par un synthé effervescent.

' An imitation' crépite d'abord de sons de claviers exaltants puis brumeux. La batterie, martiale, plonge profondément et le chant, caressé de chœurs féminins, déborde de mélancolie. Une guitare réverbérante progresse doucement mais les claviers ne lâchent rien.

' Disappear' surprend, sur un rythme heurté, avant de se stabiliser sur une onde sensuelle. Les parties purement instrumentales, intercalées, pétillent de baguettes filantes et de gaz à effets qui serrent la poitrine.

Une guitare s'invite à l'intro de ' When Isometrics Collide' quel titre, textuellement et musicalement! On lui laisse un peu de place à la gratte mais les claviers grandiloquents bouillonnent alors que la basse synthétique arrondit les marques rythmiques. 'I remember the ooo' provoque exactement l'effet exprimé par les mots. On a envie de le répéter encore et encore, totalement subjugués. Lorsque la guitare prend de l'épaisseur, on frôle le riff de métal qui devient doré sur le solo. Les nappes instrumentales, telles des vagues, se multiplient jusqu'à la collision et l'écume. L'entremêlement fougueux entre cordes et touches, survolé par le chant, fait naitre un sentiment nostalgique pourtant bien réconfortant "Start seeing your life, As the best thing to happen".

' Responsory' ou la réponse du berger Sexy Mathematics à la bergère The Cure, nous ramène au spleen de 'Disintegration' voir de 'Faith' tant le son semble s'élever, amplement, dans une cathédrale. Profond, enveloppant, frappant, le morceau progresse lentement comme une procession, en immersion.

Ici les maths ne s'accordent pas avec l'échec. Quant à leur côté sexy, il doit provenir du calcul d'une trajectoire dans l'espace. Un espace cosmique que l'on traverse, en apesanteur, et aveuglé par tant de beauté.


1.Especially You 03:40
2.A Night to Remember 04:01
3.Boron 04:34
4.An Imitation 03:53
5.Disappearer 04:18
6.When Isometrics Collide 04:53
7.Responsory 04:08

Songs Performed by Chris Daviduik and Matthew Aggus
Songs Written by Chris Daviduik
Vocal Harmonies by Ashley Jane and Gregory Macdonald
Recorded at Taurus Recording
Produced and Engineered by Stephen Krecklo
Additional Engineering by Thomas D'Arcy and Jesse Turnbull
Mixed by Jordon Zadorozny
Mastered by Noah Mintz at Lacquer Channel Mastering
Artwork by Bjorn Bauer

https://lnk.to/sexymathematics

Retour à La Une de Logo Paperblog