Sorti comme une préquelle ambitieuse du chef-d’œuvre animé Le Roi Lion, Mufasa : Le Roi Lion avait pour mission de nous plonger dans l’enfance du roi emblématique et de son frère Scar. Si le film offre quelques éclairages intéressants sur leur relation tumultueuse, il ne parvient pas toujours à retrouver la magie de l’original. J’ai pu le découvrir en version Française, voici mon avis complet.
Une immersion perturbante avec des animaux “trop” réalistes
L’un des défis majeurs pour ce type de film est de rendre crédibles des animaux qui parlent. C’était déjà le cas pour le précédent film et j’avais déjà eu énormément de mal à supporter ça. À l’écran, cette anthropomorphisation ne fonctionne pas toujours : les expressions limitées des visages réalistes contrastent avec des dialogues riches en émotion, créant un décalage parfois gênant. Si cela ne pose pas un problème dans l’animation classique, où l’expressivité est amplifiée, ici, le réalisme des animaux rend les interactions moins naturelles, presque froides, voire “creepy”.
Ce sentiment est renforcé dans certaines scènes dramatiques, où l’on a du mal à s’immerger pleinement, car les visages des personnages peinent à transmettre l’intensité des émotions. Cela a freiné mon engagement émotionnel, me laissant souvent à distance des enjeux narratifs.
Une voix française qui manque de majesté
En version française, la voix de Mufasa déçoit énormément, c’est Tahar Rahim qui l’incarne et pour moi c’est un raté. Si l’on attend d’un personnage aussi iconique une présence vocale puissante et rassurante, le doublage ici manque cruellement de charisme. Cette faiblesse est d’autant plus marquante dans les scènes clés où Mufasa devrait incarner la grandeur et l’autorité, et même les quelques scènes de chant.
C’est dommage, car le casting vocal est un élément crucial pour un film centré sur un personnage aussi légendaire. Par contre pour le jeune Scar/Taka, le choix de Gwendal Marimoutou est excellent et crée encore plus de décalage d’ailleurs avec Tahar Rahim.
Un humour qui tombe à plat
L’inclusion de Timon et Pumba en tant que personnages comiques de transition a toujours été une signature du Roi Lion. Malheureusement, dans Mufasa, leur humour semble forcé et maladroit. Accompagnés de Kiara, la fille de Simba, ils écoutent l’histoire racontée par Rafiki, mais leurs interventions humoristiques cassent souvent le rythme narratif.
Au lieu d’ajouter de la légèreté, leurs blagues paraissent décalées et superficielles, réduisant à néant l’impact émotionnel de certaines scènes. Ce choix aurait pu fonctionner dans un film plus léger, mais dans un récit explorant des thèmes profonds comme la rivalité fraternelle et le destin, cette tonalité humoristique crée un déséquilibre gênant. Dès qu’on revenait dans le présent avec le quatuor, je grinçais des dents.
Une exploration bienvenue de l’enfance de Scar et Mufasa
Malgré ses défauts, Mufasa : Le Roi Lion brille lorsqu’il plonge dans l’histoire des deux frères. Découvrir l’enfance de Mufasa et Scar apporte une dimension inédite à leur relation et enrichit leur dynamique vue dans le film original. Ces flashbacks permettent de mieux comprendre la jalousie et la rivalité entre les deux personnages, en expliquant comment Scar, autrefois prometteur, a été consumé par son ressentiment.
Ces moments apportent une certaine profondeur narrative et sont, sans doute, les plus intéressants du film. Ils montrent également comment Mufasa a évolué en tant que leader, ce qui ajoute une couche de complexité à son personnage.
En sortant du film, j’étais vraiment partagée, entre l’histoire qui m’a intéressée mais tout ce qui était autour qui m’a dérangée.
Un bilan global mitigé
Mufasa : Le Roi Lion n’est pas un mauvais film, mais il est loin d’être à la hauteur de l’héritage du Roi Lion. Visuellement impressionnant, il manque cependant d’âme, un défaut amplifié par le doublage de Mufasa, l’humour déplacé de Timon et Pumba, et ma difficulté à accepter des animaux hyper-réalistes en train de parler.
Malgré tout, l’exploration de l’enfance de Mufasa et Taka/Scar sauve le film en partie, offrant des moments de narration captivants et de nouvelles perspectives sur ces personnages mythiques. On comprend plus de choses sur le duo du Roi Lion.
Pour les fans inconditionnels du Roi Lion, ce film reste une curiosité à voir, ne serait-ce que pour étoffer l’univers. Mais pour les autres, le film pourrait bien peiner à laisser une empreinte durable dans les mémoires.
Et vous, qu’avez-vous pensé de Mufasa : Le Roi Lion ? Les ajouts à l’histoire justifient-ils cette préquelle ou êtes-vous resté·e sur votre faim comme moi ?
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