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E-liquides : vers une taxe en 2025, une mesure qui fait débat

Publié le 18 décembre 2024 par Guillaume Frechin @LHommeTendance

Le gouvernement français pourrait instaurer une fiscalité spécifique sur les produits de vapotage dès 2025. Cette nouvelle taxe anti-vape, qui fait partie d’un amendement au projet de budget, vise à générer entre 150 et 200 millions d’euros par an, mais elle suscite de vives critiques de la part des professionnels de santé et des associations de vapoteurs.

Revenons sur les enjeux et les réactions face à cette mesure controversée.

Une fiscalité dédiée pour combler le déficit public ?

Porté par le député centriste Charles de Courson, l’amendement prévoit une taxation de 0,15 € par millilitre de liquide pour cigarettes électroniques. Jusqu’ici soumis à une TVA classique, ces produits pourraient donc voir leur prix bondir de 40 % selon les estimations.

Par exemple, un flacon de 10 ml coûterait 1,5 € plus cher, et les vapoteurs réguliers verraient donc leur budget vapote augmenter de manière significative.

Sur le site https://www.eliquidandco.com/13-saveurs-top-10, le prix d’un flacon de 10ml d’e-liquide en d’environ 3€.

En comparant avec d’autres pays européens, la France est une exception : 19 pays, dont la Tchéquie (0,10 €/ml) et la Suisse (jusqu’à 1,04 €/ml), imposent déjà une taxe sur les e-liquides. L’objectif affiché par le gouvernement Barnier est de réduire le déficit public et de ramener le déficit à 5 % du PIB en 2025.

Une « mesure anti-santé publique » selon les experts

Si l’aspect fiscal est mis en avant par le gouvernement, les professionnels de santé s’alarment des conséquences potentielles sur la lutte contre le tabagisme. Pour Marion Adler, médecin tabacologue à l’hôpital Antoine Béclère de Clamart, taxer les produits de vapotage revient à pénaliser « l’outil d’aide le plus efficace pour sortir du tabagisme ». (Source : France Info)

Selon une étude de l’Institut Cochrane, le vapotage est actuellement la méthode la plus performante pour aider les fumeurs à abandonner la cigarette.

Bertrand Dautzenberg, tabacologue à l’Institut Arthur Vernes à Paris, partage ces préoccupations. Il craint que cette hausse des prix pousse les vapoteurs à fabriquer eux-mêmes leurs liquides, en utilisant des ingrédients disponibles hors taxes, au risque de mettre en péril leur santé.

Une menace pour les populations modestes et les progrès anti-tabac ?

Les associations de vapoteurs, comme La Vape du Cœur, dénoncent également cette taxation. Elles mettent en garde contre un retour au tabagisme, notamment chez les populations les plus modestes, qui fument davantage que la moyenne nationale. Avec 25 % de fumeurs quotidiens en France et 75 000 décès par an liés au tabac, le vapotage est considéré comme une alternative moins nocive qui devrait être encouragée.

« Taxer ces produits accroît les obstacles financiers pour ceux qui souhaitent quitter le tabac », souligne La Vape du Cœur. Les associations appellent à préserver l’accès au vapotage pour éviter une stagnation, voire une hausse, des taux de tabagisme en France.


Taxe anti-vape : un débat aux multiples enjeux

Si cette proposition est adoptée, elle pourrait profondément modifier les habitudes des 3,5 millions de vapoteurs quotidiens en France. À l’heure où le vapotage est reconnu comme une méthode efficace pour réduire les risques liés au tabac, cette taxation soulève des questions cruciales sur la place des politiques fiscales dans la santé publique.

Affaire à suivre, mais une chose est sûre : l’actualité du vapotage en France promet de continuer à faire couler beaucoup d’encre.


Sources :

  • Franceinfo
  • RMC/BFM

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