La route

de Manu Larcenet

d'après le roman de Cormac McCarthy

Bande dessinée - 160 pages

Editions - mars 2024

Sur une planète apocalyptique, un désert de désolation, un homme et son petit font inlassablement route vers le sud. Ils marchent seuls, affamés, poussant le caddie rempli de ce qu'ils ont bien pu trouver en chemin. Dans la lande dévastée, ils doivent faire preuve d'intelligence pour survivre. Les jours de chance pourront les conduire à des maisons en ruine contenant encore un garde-manger exploitable. Les jours de malchance, ils seront attaqués par des barbares rôdeurs, devront affronter faim, froid, neige, désespoir.

Dans ce monde apocalyptique, tout n'est que désolation. Tout est très sombre, sans concession. Poussière, boue noirâtre, ciel obscurci en permanence. On croise beaucoup de corps déchiquetés, de cadavres démembrés, que le père essaie dans un premier temps de tenir hors de la vue de son garçon, mais qui finissent par faire dramatiquement partie de leur quotidien de vagabondage.

En noir et blanc et gris colorés, les planches se succèdent et on y recherche le moindre signe de chaleur. Entre le fils et le père, de rares dialogues où résiste quelque humanité : le petit pose des questions, cherchant à être rassuré, sur leur relation, sur l'avenir du monde, sur leur capacité à éviter de tuer ou manger autrui. Son obstination enfantine est un vestige de dignité humaine, mais le père la sait vaine. Mise en images d'un roman d'apprentissage glauque, dystopie apocalyptique : j'avais lu La route de Cormac McCarthy mais j'ai l'impression que cette interprétation dessinée est encore plus sombre. Les dessins sont magnifiques, des gravures intenses, et l'horreur glaciale et humide nous colle à la peau.L'avis de Nicolas Winter - JustAWordL'avis de Eve-Yeshé - Les livres d'Eve