Dans mes boites de conserve en vracdepuis le tunnel de l'enfance,je trouve du rire, du chant et de la musique,beaucoup de musique.Le piano contre le mur instruit par la lumière vivede fenêtres à l'est.La boite à violon toute lustrée et dorée au soleil.Une partition à quatre mouvements.Ma soeur, ma mère, mon pèreet mon autre.
Le silence après la musique,
c'est encore de la musique en silence.Vers la mer"L'immeuble aux carreaux de céramique jaune. on part de là. Et on descend vers la mer. Un après-midi d'été. Quinze heures. Grand soleil. Ciel bleu. Pas de mouvement sur le boulevard. Pas de circulation, trottoir dégagé.La troupe se compose d'une jeune femme qui pousse un landau, d'une petite fille à sa droite, côté bâtiments. Elle tient une barre latérale de la voiture d'enfant. Près d'elle, un garçon plus âgé qui marche sans donner la main. ils vont ainsi à l'allure permise par les jambes de la fillette de deux ans. La jeune jeune femme, une brune aux cheveux courts, veille à l'alignement du groupe. Elle n'est pas la mère. L'aîné de la fratrie accompagne la promenade des deux plus jeunes, le cadet absent pou cause de colonie de vacances. On passe devant les boutiques; l'épicerie, le dépôt de pain, la librairie-papeterie, le coiffeur, le café-restaurant à l'angle du boulevard; Ordinairement, quand on a besoin d'une chose ou d'une autre on dit "je vais chez..."Suit un nom propre qui désigne immédiatement un métier. Le garçon est familier de ces commerces . Il va y chercher du pain, un paquet de pâtes, un cahier. Il s'y fait couper les cheveux. A neuf ans, il n'est pas nécessaire de l'accompagner. Les commerçants le connaissent. Ils savent que son père est un confrère, dont le magasin est un peu plus haut sur le boulevard, dans l'immeuble aux carreaux jaunes..../...""La petite troupe, elle, ce jour de l'été 62, marchait directement vers la mer par le trottoir droit du boulevard. Quand ils débouchèrent sur le remblai, ce fut comme une bouffée d'ailleurs. Tout s'ouvrait. Le paysage à droite, à gauche, devant, semblait immense. Le remblai, la plage. Et bleue la mer, sans limites. Ils étaient comme des prisonniers qui se retrouvaient à l'air libre. Du tissu serré des rues, barrées par les immeubles, ils passaient à l'illimité de la mer, du ciel. Ils respiraient le large, l'aventure, le monde, là, derrière l'horizon. Tout devenait possible..../..."Christian Bulting extraits de: "La ville atlantique"-une enfance nazairienne dans les années 1960-Editions du Petit Pavé
qu'il faut pas prendre d'antibios quand on a un gros rhûbe.