...que j'ai été entre 1982 et 1991.
Et me rappeller que j'ai déjà été jeune, fou et plein de potentiel.
15 sons échos musicaux de l'ado que j'ai été.
Duran Duran a été un band marquant pour moi. Je voyais les grands frères que je n'aurais jamais. Je suis le plus vieux dans ma famille. Et dans ma rue, il y a avait très peu de gars. Je voyais les 20 ans que je voulais. Et la musique venait vraiment me chercher. Encore de nos jours, je suis ce band avec assiduité.
Je n'ai pas réalisé (à cette époque) que cette chanson était un aveu de masturbation féminine. J'aime tant cette séquence musicale vers 1:42, qu'adulte, écrivant une série se déroulant dans une école secondaire, avec des personnages ados, j'ai fait ce passage musical thème obligé de l'ouverture de ma série (avec le refrain de Rock Lobster comme générique de fin). Bien entendu, je ne l'ai jamais proposée encore. "They say I better get a chaperone, coz' I can't stop messing with the danger zone..." Ça me semble aujourd'hui évident que ça parlait de plaisirs personnels... (et j'ai longtemps entendu "I will keep it under stairs" au lieu de "I hope he will understand")
J'ai eu, assez jeune, le découverte que les gens n'étaient pas tous animés de l'envie d'être le meilleur d'eux-mêmes et pour le bien des autres. Ce monde parfait, il n'existe pas. Et c'est probablement tant mieux. Sinon comment on mesurerait ce qui est bien de ce qui est mal ? Les harmonies vocales de Joe Leeway me donnent encore des frissons. J'ai eu la chance de rencontrer Tom & Alanah par pur hasard, tôt, un matin de Ste-Foy. J'avais 15 ans. J'étais plus grand qu'eux deux.
Sunday Bloody Sunday, dans les partys organisés par les différentes écoles secondaires, une différente, chaque mois, un samedi soir, marquait le moment fort des soirées dansantes. Là où nous étions trop jeunes pour consommer de l'alcool (mais bon...on s'organisait et il y avait les joints...) et nous découvrions les filles et vice-versa. "I can't believe the news today...", le refrain était chanté à l'unisson par toutes nos voix flutées.
Je ne suis plus en 2024 pendant 50 secondes quand Prince nous parle de son fromage religieux en début d'album. Et au volant d'une voiture, Let's Go Crazy me donne toujours des frissons. Prince y superpose deux guitares jouées par lui, et une troisième rythmique par Wendy. Prince rejoint le blanc d'Amérique du Nord. Mission accomplie. Me fera découvrir le noir d'Amérique aussi. Blues, jazz, soul, R & B et rock'n roll. L'orgue, des 50 premières secondes de Let's Go Crazy est tout à fait bouleversant pour moi. J'en suis ému et pourrait pleurer sur commande sur cet air derrière. Il s'agit d'un vortex mémoriel qui me situe systématiquement dans ma jeune adolescence, et me fait revivre momentanément cette époque. Où le croisement de l'innocence, de l'arrogance, et la fascination des découvertes sexuelles formaient un triumvirat magique.
Cette bizarre de chanson, appel à la résistance, qui débute par le refrain, qui offre une sorte de solo synthé/basse, qui propose un vidéo platement familial, a une batterie qui ouvre le morceau de manière distinctive et ouvre notre coeur d'ado X. Vers la fin, cette même batterie a évolué en double beat tellement tribal. Et la guitare de Roland Orzabal, continuellement coupée à la radio par les mauvais DJ, reste encore un bijou sonore nostalgique. #3 derrière Careless Whispers et We Don't Need Another Hero en 1985, parmi les 100 meilleures chansons de l'année, selon le FM 93 d'alors. Année de mes 13 ans.
Je me rappelle un âge où j'étais athlète sportif avec le probable "six pack" de la pochette de cet album que j'avais volé en cassette aux Galeries de la Capitale (où je n'allais jamais). Je me rappelle un patio et un été si chaud que maintenant, chaque été, c'est l'ouverture dynamique de cette chanson qui semble ouvrir la saison toute en sons, dans ma tête.
C'est la chanson, (et le vidéo) que je considérais alors la meilleure au monde, qui m'a fait versé en David Bowie et qui a ainsi changé ma vie. Je serai immense fan de Bowie. Je vous implore d'honorer le titre de cette chanson, car ce n'est plus un secret pour personne, je suis un extra-terrestre.
Le synthé de cette chanson, j'aimerai toujours. Le grain de cette guitare (vers 3:20) aussi souvent utilisé par Sergio Gallo de Platinum Blonde et des 3 guitaristes de the Church, me ravi complètement. Et ouvrir avec deux petits coups de batterie comme on ouvrirait une porte d'un coup de pied, c'est fou ce que ça peut me plaire. Un film représentant "les défis" de jeunes de notre âge accompagnait ce morceau, morceau parfois jugé "underground". Peut-être à cause du mot "psychédélique" dans leur nom et leur accent britannique.
L'effet d'ouverture est créé par toutes les pédales de guitares de Duffy ouvertes en même temps et à nouveau, après un intermède à saveur indienne, un coup de batterie donne le ton. L'unique chanson sur laquelle le batteur Nigel Preston jouera puisque limogé tout de suite après, le coup de batterie cède sa place à un riff de guitare épique pour mon oreille. Je savoure aussi beaucoup les coups de guitares acoustiques qui ponctuent de temps à autre. (Ça parait que j'étais guitariste ?...)
J'aurais pu mettre beaucoup de choses de R.E.M. dont les sons m'ont accompagnés toute mon adolescence et bien après. J'ai une liste de lecture de 4h12 et n'avait pas placé ce morceau dedans car j'avais l'impression de l'avoir brulée par le passé. Mais quand je l'ai entendue à la radio et ai chanté presque l'entièreté de la chanson, j'avais encore 15 ans. Les sont de R.E.M. sont dans mon ADN et j'ai très hâte de commencer à lire un livre récemment acheté, sur eux. Un de nos bands s'appelait Birthday Party Cheesecake, Jellybean, Boom.
L'adolescence comprend sa part d'intoxication aussi. J'ai pris plusieurs "rides" avec mon "meilleur ami". Cette chanson, cette intro, me transporte directement à mes 16 ans. Tous le sons de l'album Music For the Masses, le cap de roue qui roule au sol au début de Behind The Wheel, aussi, me télétransporte ailleurs.
"And let's move to the beat, like we know that it's over, if you slip going under, go over my shoulder..." toujours plus sombre, la longue intro, retravaillée par quelques ados au Santa Pasta de Cap-Rouge...if you know, you know, si vous y étiez, vous avez vécu un grand moment adolescent. Rainy day girls & clever boys. Frissons encore présents en 2024.
Le ton de ce morceau, la voix multitexturée d'Elisabeth Fraser, ce changement nuancé vers la deuxième minute que je pensais utilisé deux fois tellement j'aime ce passage, entre 1:58 et 2:24, encore aujourd'hui, je ferme les yeux quand je l'entend et me laisse glisser dans l'incandescence passée. Délicieux.
" 'Cause love' such an old-fashionned word, and love dares you to care for the people on the edge of the night, and love dares you to change our way of caring about ourselves, this is our last dance, this is our last dance, this is ourselves"
Ceci est nous-mêmes. Confirmé par La Vie dans une Ville du Nord. De l'académie du rêve.
Ceci, est moi-même.