Parce que j'ai encore eu droit au coup du retour à la bougie, je recopie cet article (que je ne retrouvais pas) que j'agrée pleinement !
Ecrit par kristen, Source : l'arpent nourricier
Certainement pas.
Combien de fois entendons-nous une suggestion d’économie d’énergie balayée d’un revers de la main au motif que ça serait un retour à l’âge de pierre ?
Imaginez un âge de pierre avec tous les livres de la Bibliothèque Nationale ; avec la physique, la chimie, la biologie moléculaire, la zoologie, les mathématiques, la théorie de l’évolution ; avec les variétés de semences du monde entier ; avec Aristote, Marx, Maupassant et Renan Luce ; avec les techniques de construction de maisons à énergie positive à base de paille, de terre, de bois ; avec la démocratie ; avec la liberté de la presse ; avec sinon les antibiotiques et les vaccins, du moins l’hygiène, les toilettes à compostage et la nutrition ; avec la roue, le siphon, le pédalier, le vélo, la pompe, l’éolienne, le chauffe-eau solaire, le foyer fermé ; avec le paillage, les associations de cultures, le bois raméal fragmenté, l’arrosage au goutte à goutte ; avec des grands voiliers, des trains, des dirigeables et même quelques avions ; avec des milliers de variétés de tomates, des centaines de variétés de blé, des dizaines de variétés de poiriers ; avec le micro-crédit et des milliers de kilomètres de routes ; avec du fer de récupération à ne plus savoir qu’en faire ; avec des millions d’ingénieurs, dont le métier est avant tout d’inventer sous contraintes. Imaginez un âge de pierre avec Internet, linux, le projet Gutenberg et deux milliards d’ordinateurs connectés qui sont autant de synapses entre ces neurones de l’intelligence collective qu’on appelle humains.
ça ne serait pas l’âge de pierre. Pas non plus un XIVe siècle, ni un XVIIIe, ni un XIXe siècle.
L’après-pétrole, ça n’est donc même pas un retour de cinquante ans en arrière. Qu’on le veuille ou non, l’après-pétrole, c’est le XXIe siècle, en conservant toute la connaissance que les siècles précédents nous auront laissés, y compris le XXe siècle pétrolomane et fou. Il nous laissera le souvenir aigre-doux d’un mauvais rêve de démesure.
L’après-pétrole, ça commence aujourd’hui.