Lorsque vous produisez un texte pour un client, mieux vaut qu'il soit exempt de fautes d'orthographe ou grammaticales. La langue française regorge de subtilités, et même les plus aguerris peuvent trébucher sur certaines fautes courantes. Pourtant, elle est régie par des règles souvent simples, voire de bon sens. Maîtriser ces règles est essentiel pour rédiger des contenus clairs et professionnels, et éviter les malentendus. Dans cet article, nous allons explorer 10 fautes de français fréquentes et leurs corrections, accompagnées d'explications simples pour ne plus jamais les répéter.
L'impact de fautes de français dans vos documents
Avant de plonger dans les fautes et leurs corrections, arrêtons-nous sur leur impact. Ces erreurs ne sont pas seulement des accidents d'écriture : elles influencent notre image et la compréhension de nos messages. Certaines peuvent sembler anodines, mais elles suffisent à changer le ton d'un texte ou à brouiller son sens.
Apprendre à les reconnaître, c'est s'offrir une plus grande précision et fluidité. En effet, des fautes répétées peuvent nuire à la crédibilité d'un document, qu'il s'agisse d'un e-mail professionnel, d'un article ou d'une lettre de motivation. Elles peuvent détourner l'attention du lecteur, créant une barrière entre l'idée exprimée et son destinataire. À l'inverse, une écriture sans fautes renforce l'impact d'un texte en mettant en avant le fond plutôt que la forme.
Mais au-delà de l'image, l'impact des fautes réside aussi dans leur pouvoir à modifier le sens d'un propos. Une mauvaise conjugaison ou un accord erroné peut générer des malentendus, voire des incompréhensions totales. Par exemple, confondre " leur " et " leurs " dans un message commercial pourrait affecter la perception d'un client.
Une maîtrise accrue de la langue, même progressive, ouvre la voie à des écrits plus percutants et à une meilleure communication avec vos lecteurs.
10 fautes de français corrigées
1. Les adverbes en " -ment " prennent un ou deux " m " ?
L'écriture erronée des adverbes se terminant par -ment est certainement l'une des fautes de français les plus courantes. Une astuce simple pour ne plus faire l'erreur :
- Si la syllabe " -ment " est précédée du son " a ", l'adverbe prend 2 " m ", comme conséquemment, violemment, abondamment, bruyamment, couramment, etc.
- Si la syllabe " -ment " est précédée d'un tout autre son, l'adverbe ne prend qu'un seul " m ", comme doublement, goulûment, gentiment, précisément, etc.
2. " Censé " ou " sensé " ?
" Censé " signifie " supposé ", tandis que " sensé " signifie " qui a du sens " ou " plein de bon sens ".
Pour ne plus faire ces fautes de français, remplacez le terme qui pose problème par " supposé " et voyez si votre phrase a encore du sens. Si elle en a, il faut écrire " censé ".
La plupart du temps, " censé " est suivi d'un infinitif :
- Il est censé faire la vaisselle. = Il est supposé faire la vaisselle. (OK)
- Il est sensé faire la vaisselle. = Il est plein de bon sens faire la vaisselle. (La phase n'a plus de sens)
3. " Cent " ou " cents ", " vingt " ou " vingts " ?
Tous les nombres sont invariables à l'exception de cent et vingt. Ainsi, ces deux nombres prendront un " s " s'ils sont multipliés et qu'ils ne sont pas suivis d'un autre chiffre.
Par exemple, on écrira " sept cents ", mais " sept cent huit ".
De la même manière, on écrira " quatre-vingts ", mais " quatre-vingt-quatre ".
Cent prend néanmoins un " s " s'il précède " mille ", " million " ou " milliard " (ex. : Sa fortune est estimée à deux cents millions d'euros).
Par ailleurs :
- Mille est invariable (ex. : Des mille et des cents, quatre-vingt-dix mille euros...), mais prend un " s " s'il est utilisé comme mesure de distance (ex. : Le bateau se trouve à cinq milles de la côte).
- Million et milliard prennent des " s " au pluriel, car ce sont également des noms (ex. : Au 1er juillet 2017, la population de la Terre était estimée à 7,55 milliards d'habitants).
4. " Les bleus-verts de l'océan indien " ou " les bleu-vert de l'océan indien " ?
Lorsque deux mots sont utilisés pour qualifier une couleur et que le composé obtenu est un nom qui peut être précédé d'un déterminant, il existe 3 cas de figure :
- Les deux termes formant le composé sont chacun des noms de couleur : ils sont tous les deux invariables et sont liés par un trait d'union (ex. : Les bleu-vert de l'océan indien).
- Le composé obtenu est formé d'un nom de couleur suivi d'un nom qui n'est pas une couleur : seul le nom de la couleur prend un " s " au pluriel (ex. : Des bleus roi magnifiques).
- Le composé obtenu est formé d'un nom de couleur suivi d'un adjectif : tous les deux prennent un " s " au pluriel (ex. : Ces verts clairs sont étincelants).
5. " Les fleurs que j'ai coupé " ou " les fleurs que j'ai coupées " ?
Voici une erreur très fréquente : l'accord du participe passé avec l'auxiliaire " avoir ". Pour éviter cette faute de français, appliquez la " méthode Wilmet ", qui consiste à savoir si au moment où vous écrivez le participe passé, vous avez déjà écrit " ce qui est + participe passé " ou " ce qui s'est + participe passé ".
Par exemple :
Au moment où j'écris coupé, je n'ai pas encore écrit ce qui était coupé (les fleurs). Il n'y a donc pas d'accord.
Au moment où j'écris coupées, j'ai déjà écrit ce qui était coupé (les fleurs). Il y a donc accord.
6. " Du " ou " dû " ?
Le participe passé du verbe " devoir " est l'une des fautes de français les plus courantes.
La règle est simple : l'accent circonflexe est obligatoire uniquement pour le masculin singulier.
- Au masculin, on écrira " le montant dû ", mais " les montants dus ".
- Au féminin, on écrira " la somme due ", et " les sommes dues ".
7. " davantage " ou " d'avantage "
Afin de remplacer " plus de ", on a tendance à utiliser le terme " davantage ". Or, certains écrivent souvent " d'avantage ", ce qui est faux.
Le Projet Voltaire nous dit :
Remplacez la forme qui pose problème par " plus (de) ". Si la phrase reste correcte, écrivez " davantage (de) ". Sinon écrivez " d'avantage(s) ", que vous pouvez remplacer par " de bénéfice(s) ".
- Je voudrais davantage de reconnaissance. = Je voudrais plus de reconnaissance.
- Il ne voit pas d'avantage à s'abonner. = Il ne voit pas de bénéfice à s'abonner.
8. " Ils ont l'air méchant " ou " ils ont l'air méchants " ?
L' Académie Française nous dit que si " avoir l'air " peut se substituer aux verbes " sembler " ou " paraître ", on accorde alors l'adjectif qui devient attribut :
- Cette maison a l'air abandonnée. = Cette maison semble abandonnée.
En revanche, si " avoir l'air " prend le sens de " se donner un air " ou " avoir une expression ", l'adjectif reste épithète et s'accorde au terme " air " :
9. " Quelque " ou " quel que " ?
Selon le Projet Voltaire, la règle est très simple :
Si le terme qui pose problème précède un verbe, il faut écrire " quel que ". En outre, il s'accorde :
En revanche, si le terme qui pose problème précède un adjectif, un nom ou un adverbe, il faut écrire " quelque ", qui s'accorde également :
10. " Autant pour moi " ou " au tant pour moi " ?
Aucune des deux. Il faut écrire " Au temps pour moi ".
Cela vous semble curieux ? C'est normal ! Même les spécialistes de la langue française se contredisent. Il faut cependant aller chercher l'origine de cette expression dans le jargon militaire.
En effet, l'expression " au temps ! " est une injonction utilisée lors d'exercices militaires, mais également de danse ou gymniques qui se font en plusieurs temps. Ainsi, l'injonction " au temps ! " enjoint la personne à reprendre le mouvement au premier temps lorsqu'elle fait une erreur.
L'expression " au temps pour moi " est donc utilisée pour admettre de manière élégante une erreur et annoncer que l'on va reprendre le problème à son origine.
BONUS 1 : " Elle s'est permise de faire... " ou " Elle s'est permis de faire... " ?
Correction : " Elle s'est permis de faire... "
Dans la phrase " Elle s'est permis d'intervenir ", le participe passé " permis " reste invariable car il est suivi d'un infinitif (" d'intervenir "). La règle veut que, dans ce cas, l'accord ne se fasse pas avec le sujet, car le complément d'objet direct (COD), s'il existe, se situe après le participe passé.
Le sujet effectue l'action exprimée par l'infinitif. Ainsi, le participe passé n'a pas de raison de s'accorder. Cette règle s'applique à tous les verbes pronominaux accompagnés d'un infinitif, comme " se permettre " ou " se devoir ".
BONUS 2 : " Malgré que " ou " Malgré " ?
La phrase " Malgré qu'il soit tard, il est resté. " est incorrecte. Il faudrait écrire " Bien qu'il soit tard, il est resté. ".
En revanche, " Malgré la fatigue, elle est restée. " est juste.
L'expression " malgré que " est une construction incorrecte lorsqu'elle est suivie du subjonctif. On utilise plutôt " bien que " ou " quoique ", qui expriment correctement une concession. " Malgré " est toujours suivi d'un nom ou d'un pronom, jamais d'une proposition subordonnée. Par exemple : " Malgré la fatigue, elle est restée. " Respecter cette règle renforce la fluidité et la clarté du texte.
Pour conclure sur ces 10 fautes de français à ne plus faire
Nous vous avons présenté 10 fautes de français couramment commises et la manière de les corriger. Il en existe naturellement beaucoup d'autres.
Si vous voulez parfaire votre niveau, enrichir vos textes d'expressions justes ou, à tout le moins, vérifier que vous n'avez pas fait d'erreur, il existe un grand nombre de ressources sur Internet pour vous aider, à commencer par Bescherelle.com et Projet-voltaire.fr. Grâce à ces ressources, vous ne ferez plus de fautes de français et rédigerez vos textes comme un pro.