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Rêveries d'Automne, photographies de Grégoire de Gaulle

Par A Bride Abattue @abrideabattue
Rêveries d'Automne, photographies Grégoire GaulleJe ne connaissais pas la galerie KIELLE dont, d’ailleurs, les murs n’accueillent des oeuvres d’art que depuis peu.

C’est un lieu étonnant en ce sens que l’activité principale est d’abord de proposer des bijoux et des vêtements conçus par Ezequiel Doria Medina, un jeune autodidacte débordant de créativité de 26 ans, d'origine bolivienne, naturalisé espagnol.Fondée à Madrid en 2022, KIELLE Paris a ouvert sa première boutique dans la capitale en mai 2023, où se trouve désormais son siège social. Ezequiel puise ses inspirations dans la nature pour les bijoux, essentiellement en or et pierres précieuses, et dans des textures atypiques pour les vêtements, cherchant toujours à mélanger des textiles de luxe tels que l'alpaga, le cuir et la soie, ce qui donne à ses créations une signature singulière.J’ai essayé quelques pièces et c’est tout à fait ce qu’on a envie de porter quand on souhaite affirmer son originalité sans risquer de choquer.La marque a ouvert ses murs à des artistes plasticiens et leurs œuvres et pendant le mois de la photographie ce sont celles de Grégoire de Gaulle qui ont été accrochées le 12 novembre. Le choix est cohérent en cette année de bicentenaire du premier procédé photographique créé par Nicéphore Niepce en 1824.Le photographe est né en 1955 à Paris où il vit et travaille aujourd’hui. Artiste lui aussi autodidacte, il a commencé la photo à l’âge de 13 ans. Sa manière de regarder le monde est singulière et c’est ce qui a fait le succès des expositions qu’il réalise depuis 1979 en France et à l’étranger.Rêveries d'Automne, photographies Grégoire GaulleIntitulée "Rêveries d'Automne", celle-ci (accessible exceptionnellement le lundi 25 novembre, ce qui m’a permis de la découvrir au début de la semaine) se compose de deux séries de clichés. D’abord, des travaux récents avec Ethers et quelques-uns plus anciens de la série Introjections.On a l’impression que les ciels de Grégoire de Gaulle ont toujours été là tant ils s’intègrent sur les parois comme autant de fenêtres sur un extérieur. Je suis sensible aux ciels, en général, surtout depuis que j’habite dans un appartement situé au troisième étage d’un immeuble d’où je ne me lasse pas de les admirer … et que, parfois, je ne peux m’empêcher de photographier. C’est un cinéma permanent et toujours inédit de formes comme de nuances de couleurs. Certains jours les avions y tracent des lignes qui s’épuisent en pointillés. D’autres fois l'espace semble vide de toute activité.Rêveries d'Automne, photographies Grégoire GaulleJe comprends qu’il ait tourné son objectif vers les nuées quelle que soit l’heure, afin de capturer ces quelques instants de grâce en me concentrant sur cet espace diaphane afin d’ôter toute relation à la terre, à la mer, à l’humain.

J’ai commencé à photographier le ciel comme on ferait un portrait, en essayant de capter les variations de ses expressions intimes et mystérieuses. Peints par les plus grands artistes, les ciels nuageux servaient le plus souvent d’arrière- plan aux paysages et donnaient la tonalité au sujet du tableau. L’ambiance ainsi posée pouvait être calme ou tourmentée, apaisante ou inquiétante. En choisissant de photographier le ciel, rien que le ciel, j’ai décidé de focaliser mon regard sur une matière en constante transformation et en mouvement permanent. Sorti de son contexte, le ciel qui était décor devient sujet. Les nuées, autrefois secondaires, occupent toute la place dans le champ de ma vision, prennent toute leur importance, dévoilant leur incomparable majesté.
Le résultat est autant beau que troublant.Les clichés de la série Introjections, sont en noir et blanc. Ils sont obtenus par l’artiste en projetant ses d’images sur des corps nus, statufiés et éternels. comme sur un écran. Il en résulte une fusion entre la forme et la matière, une image nouvelle, forte et troublante, laissant affleurer le non-dit, pour peu que le spectateur cherche à le voir.Rêveries d'Automne, photographies Grégoire GaulleRêveries d'Automne, photographies de Grégoire de Gaulle
Galerie KIELLE Paris, 250 rue de Rivoli, 75001 Paris - 07 45 05 30 37
Jusqu’au 15 décembre 2024
Du mardi au dimanche de 12h à 19h.
Commissaire de l'exposition Véronique Grange-Spahis
Présence de l’artiste annoncée le vendredi 29 novembre de 16h à 20h
Éthers : Impressions Fine Art avec encres pigmentaires Ultrachrome Pro
Réalisées sur papier Hahnemüle Bamboo 290 g
limités à 6 exemplaires signés et numérotés.
Introjections : Tirages au bromure d’argent + virage au sélénium
réalisés par Jean-Luc Piété sur Ilford multigrade IVFB brillant
limités à 6 exemplaires, tous formats confondus, signés et numérotés au dos.


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