Si tu veux pas que je te dise ce que je pense vraiment Chouchou, j'ai qu'une chose à dire ! Arrête !!! Quand Marie dit ça, je sais différentes choses... La première c'est qu'il faut que j'arrête et vraiment vraiment, parce qu'en regardant de plus près ses pupilles j'y vois d'étranges scènes de chasse, où telle l'amazone elle monte à cru un fier destrier et la pique à la main embroche un cerf innocent avant de le finir à coups de dents et d'exhiber ses trophées, ses trophées... comment dire comme les toreros quoi ! Et curieusement en regardant le cerf de plus près je lui trouve des airs de famille avec... moi ! Faut dire que cette fois elle a l'oeil plus que clairement expressif ma Marie... Et alors là j'arrête vraiment...
Ce que je sais aussi c'est qu'avant nous avons eu une séance photo un chouilla tendue puisque c'est souvent à ces moments-là que je me demande si j'ai encore le numéro du copain Marcel, celui qui est avocat et qui pourrait me faire un p'tit prix pour s'occuper du divorce qui s'approche à grands pas ! Il faut dire qu'il m'arrive des fois d'être un peu plus tatillon que d'habitude et de trouver que les photos sont trop ou trop peu... ce que Marie résume de manière rapide et cruelle d'un, mais putain des fois qu'est-ce que tu peux être chiant Chouchou ! Bon peut-être...
Le problème c'est que la photo a peut-être pris une place trop importante dans ma cuisine et encore plus dans les livres de cuisine... enfin dans certains comme le Tang Book. Et du coup je me suis demandé ce que j'attendais vraiment d'une photo de cuisine...
Quand je tiens pour la première fois un livre dans la main je veux connaître le frisson, celui qui me léve tous les poils de la couenne, celui qui me fera les yeux mi-clos de bonheur lui sussurer toi et moi c'est pour la vie baby ! Et pour ça il faut souvent des photos qui me fassent sentir et presque goûter le plat et que je nous vois, moi et lui, et que je crois que tout est possible, tout !
Et puis passé le coup de foudre, le livre se retrouve dans ma cuisine et là j'attends tout autre chose des photos, je veux d'abord et surtout qu'elles me montrent mon plat à moi, celui que je vais sortir tout fier de ma petite cuisine en faisant Tatsinnnn ! J'attends ça et pas autre chose, pas de rêve mais du réel, du vécu, de la sueur et feu, le plat tout simplement, le plat et seulement le plat ! Et toute la difficulté est là de réussir à avoir sur une même photo la part du rêve et la réalité de l'assiette. Et si Jean-François Mallet le très talentueux photographe du Tang Book maîtrise parfaitement le premier point, malheureusement il oublie un peu trop le deuxième...
Et les questions arrivent dès les premières recettes réalisées, pourquoi mon poivron ne brille n'a pas cet air de soleil comme sur la photo ? Peut-être simplemet parce que le mien est épluché comme le propose la recette et surtout parce qu'il est cuit, lui ! Et pourquoi mon chou ressemble à une vieille méduse après une semaine de foire intensive ? Alors que sur cette photo là, il est fier et droit, craquant et croquant... peut-être qu'encore une fois entre cuit et cru... Et pourquoi trois gousses de cardamomes ont subbitement fait des petits, beaucoup de petits ? Et pourquoi cette sauce devenue étrangement lisse... et pourquoi... et... je pense que trop de photos se perdent à force de vouloir nous faire rêver à tout prix ! Et pas seulement dans le Tang Book, vraiment pas seulement !
Cela dit le Tang Book de Liam Tang des éditions Larousse malgré ces quelques critiques, quelques approximations, quelques recettes un peu simplettes et quelques photos qui font trop rêver... reste un bon livre, un très bon livre même qui fait découvrir bon nombre de produits asiatiques et offre des recettes assez simple à réaliser, des recettes hautes en goûts et en saveurs... Et puis comme disait un chef de passage dans ma cuisine... les recettes faut pas forcément les suivre...
Le filet mignon mignon de Liam Tang
Ingrédients : 1 filet mignon d'environ 500g - ½ chou chinois (vous pouvez facilement utiliser la totalité du chou) – 2cm de gingembre – 2gousses d'ail – 2càs de sauce soja – 1càs de miel liquide – 1càs de sauce hoisin – 1càs d'huile de tournesol (2 dans la recette) – sel et poivre
Commencez par faire mariner la viande. Mélangez dans un saladier la moitié du gingembre râpé, les gousses d'ail hachées, 1càs de soja, le miel et la sauce hoisin, ajoutez a viande et mélangez de manière à bien enduire la viande. Oubliez-la au moins trois heures au frigo, une nuit c'est bien aussi.
Egouttez alors le filet, posez-le sur une grille et enfournez dans un four préchauffé à 200°. Faites-le cuire pendant 5minutes, puis retournez-le et poursuivez 10minutes. Réservez-le ensuite dans le four éteint.
Coupez ensuite le chou en lanières après avoir enlevé son tronc, lavez-le et séchez-le bien. Coupez le gingembre restant en lamelles. Faites chauffer l'huile dans un wok ou une poêle et mettez-y le gingembre pendant quelques instants. Ajoutez le chou et faites cuire 2 ou 3minutes en remuant constamment (la recette propose 5minutes de cuisson). Salez et poivrez, versez le soja restant, mélangez et retirez du feu, réservez sur une assiette.
A ce moment la recette propose de récupérer le jus tombé du filet et de le faire réduire... là j'ai regardé les quelques gouttes carbonisées collées dans mon plat, j'ai été cherché le fond de marinade et je l'ai légèrement fait réduire.
Ensuite il n'y a plus qu'à couper le filet mignon en tranches, un filet véritablement parfaitement cuit et terriblement savoureux et à le napper de sauce, un peu de chou, une petite bière ou une tasse de thé... et c'est le bonheur...
Mais au fait, un chef dans ma cuisine ? Mais que faisait là le passionnant chef Claude de l'Orée... Mais je ne vous ai pas parlé de Stéphanie celle qui parlait à l'oreille des blogueurs et peut-être bientôt des blogueuses ? À suivre...
Mais pourquoi, et comment je peux ressembler à un cerf moi d'abord... est-ce que je vous raconte ça...