Bon ok on ne rappellera pas ici qu’il était proche de Royal avant d’aller bouffer à l’écuelle de Sarkozy. Que l’Abbé Pierre l’appréciait (logique, l’idéologie travailliste de l’abbé collait si bien à celle de Martin). Bref un pur homme de gauche il parait (ne riez pas trop fort dans la salle, ou nous devrons l’évacuer…)
Blague à part : le RSA n’est pas une mauvaise idée sur le papier. Sortir de la pauvreté via le travail, en touchant un coup de pouce les premiers temps. Mais à condition qu’il soit accompagné de sa généralisation dès 18 ans et de mesures fortes pour empêcher le patronat de recruter des pauvres, pour en faire des travailleurs pauvres. Ben on en est loin. Pas de limitations (on va donc voir apparaitre des temps « ultrapartiels » qui ne couteront rien au patron mais tout aux salariés pauvres), pas de remise en question du système de paupérisation par la bas qu’il risque d’entrainer. En gros, on prend une bonne idée et on la transforme en cadeau pour le patronat… Ou quand l’état palie aux cotisations du patronat…
Et son financement ! Quel jeu de dupe ! Alors on nous dit « on va taxer le capital »… Mouais, on se doute quand même que Sarkozy n’est pas devenu marxiste en une nuit. Alors que ce cache t il derrière l’effet d’annonce ? Déjà, on ne va pas taxer tout le capital, car le bouclier fiscal « protège », exonère plutôt, les plus riches. Donc c’est sur les « classes moyennes » que l’on va taper : assurances vie, perco, plan épargne logement, etc… Et pour couronner le tout, le gouvernement parle d’une baisse de l’impôt sur le patrimoine (je prends d’une main, je rends de l’autre). C’est tout simplement un jeu de chaises musicales, très cynique. Derrière une annonce pseudo gauchiste, c’est bien une politique de droite, voir d’ultra droite, qui se profile. Tuer la classe moyenne est le but ultime de tout système libéral qui se respecte. Et on va droit vers cela…
Et pour finir, n’oublions pas le coup de grâce. (Issu d’un autre blog)
Il s’agit de l’application automatique du décret sur le train de vie des allocataires de minima sociaux. De quoi s’agit-il ? Sous le prétexte habituel de la lutte contre la "fraude", un autre concept auquel peu s’attaquent en tant que tel, ce décret a institué une extension du contrôle sans précédent mais aussi une dénaturation de la nature des minima sociaux. Il autorise en effet la CAF et les autres organismes de la Sécurité sociale, à effectuer des contrôles, à l’insu et sans le consentement du "bénéficiaire" de minima sociaux, mais aussi de n’importe quelle autre prestation sociale. (…)
Le décret institue la prise en compte du patrimoine grâce à quelques historiettes savoureusement mises en scène de rejetons de familles fortunées percevant le RMI. En effet, le barème applicable diminue ou supprime potentiellement le RMI, comme l’API ou les autres minima pour l’ensemble des couches moyennes et populaires. Pas besoin de château, la possession d’un pavillon Bouygues modèle économique suffit en Ile-de-France. Pas besoin d’y installer une piscine à bulles, les travaux pris en compte incluront la réfection de la toiture ou de la chaudière. Concrètement, les victimes de cette mesure ne seront pas les "plus pauvres des pauvres" : ceux-là continueront à garder leurs moins que rien. Ceci signifie tout simplement que la personne qui n’a plus ni salaire, ni indemnité chômage n’a plus d’autre choix que vendre l’ensemble de ses biens pour survivre. C’est là le sens du décret, et a fortiori de son application désormais systématique à tout nouvel entrant dans le RMI.
Cette nouvelle donne concernera aussi les parents isolés, puisque le RSA s’appliquera aux titulaires de cette allocation. Et bien au-delà d’ailleurs, il concernera un nombre grandissant de salariés, ceux dont la faible rémunération permet l’accès à un complément de salaire, à partir du moment ou ils sont éligibles au RMI. Là apparaît l’ampleur du mensonge concernant le RSA : ce dispositif est présenté comme la solution pour augmenter le revenu des travailleurs pauvres. Avec l’application du décret sur le train de vie, il va au contraire en exclure une partie de l’accès à un complément de salaire, mais aussi aux droits connexes afférents au statut de Rmiste, notamment droit aux transports ou accès automatique à une couverture sociale complémentaire.
Source : http://contrejournal.blogs.liberation.fr/mon_weblog/2008/08/rsa-un-mauvais.html
Et oui on ne recule devant aucune ignominie pour encore plus paupériser le pauvre, le culpabiliser. Mais il parait que c’est une mesure de gauche… Rappelons que le RSA était aussi au programme de Ségolène Royal… Ou quand le libéralisme pourrit même l’idée de la solidarité…