L’Europe se prépare à la guerre : et nous, on fait quoi ?

Publié le 07 décembre 2024 par Angrymum @VeryAngryMum

Il y a des matins où l'on se réveille avec une étrange impression d'être dans une dystopie, sauf que c'est la réalité. L' Europe, notre bon vieux continent qui se targue de paix et de prospérité, se met en ordre de bataille. Oui, vous avez bien lu : bunkerisation en Allemagne, mobilisation militaire en Suède, préparation de la population en Finlande... On se croirait revenu à une époque qu'on croyait révolue. Mais voilà, les faits sont là : les nations s'arment, les populations s'entraînent, et pendant ce temps, nous continuons à débattre du prix des courses ou de la prochaine destination vacances.

Bunkers, applications et manuels de survie

Prenons l'Allemagne, par exemple. Ce pays, où le mot Ordnung règne en maître, a remis au goût du jour les bunkers construits pendant la Guerre froide. Mieux encore, une application permet désormais aux habitants de localiser l'abri le plus proche. Parce que rien ne dit "avenir radieux" comme une notification push qui vous conseille de vous enterrer.

En Suède, la neutralité légendaire a laissé place à une mobilisation quasi-militaire. Les jeunes, les moins jeunes, tout le monde reçoit des consignes de préparation à un conflit potentiel. On distribue même des manuels de survie. La Finlande, de son côté, perfectionne son art de la résilience en entraînant la population à répondre aux attaques hybrides : cyber, physiques, peu importe. Le message est clair : soyez prêts.

Mais à quoi au juste ?

C'est là que ça coince. Prêts à quoi ? À une attaque directe ? À une déstabilisation régionale ? À une apocalypse nucléaire ? À une ère où les conflits ne se limitent plus aux frontières, mais envahissent tous les aspects de nos vies ? On ne nous dit rien, ou si peu. En attendant, les gouvernements agitent le spectre de la menace russe, le terrorisme hybride, les conflits énergétiques, bref, de quoi nourrir nos cauchemars.

Mais soyons clairs : ces préparatifs ne tombent pas du ciel. Ils traduisent une réalité brutale. Le monde s'embrase, et nous faisons face à une montée des tensions géopolitiques. L'échec cuisant du "plus jamais ça" proclamé après 1945.

Le triomphe des va-t-en-guerre

Et qui mène cette danse macabre ? Les mêmes qu'hier : les généraux en cravate, les stratèges en fauteuils cuir, les ministres de la Défense qui ne verront jamais un champ de bataille. Facile de jouer les héros quand les conséquences tombent sur d'autres. Comme toujours, ce sont les populations qui trinquent. Les civils, ceux qu'on envoie se terrer dans des bunkers ou mourir au front, pendant que les décideurs continuent leur petit business de pouvoir et d'influence.

Derrière tout cela, il est difficile de ne pas voir une étrange logique économique. Georges Bataille, dans La part maudite, parle de cette nécessité de destruction pour relancer le système. Et si, une fois de plus, la guerre devenait le prétexte idéal pour détruire du capital et reconstruire sur des ruines ? Cynique ? Oui, mais difficile de ne pas y penser.

Sommes-nous aveugles ou trop confiants ?

Et nous, là-dedans ? On regarde, incrédules, ou on détourne les yeux. La vérité, c'est que nous sommes à la fois aveugles et trop confiants. Aveugles à l'état du monde, qui s'effrite sous nos pieds, et confiants envers des institutions qui n'ont plus pour priorité de protéger les populations, mais de préserver leur propre survie.

On nous demande de nous préparer sans nous expliquer pourquoi, sans débattre des alternatives. On nous infantilise, tout en nous chargeant d'une responsabilité immense : celle de nous débrouiller quand tout partira en vrille.

Et maintenant ?

Alors, que faire ? Non, je ne vais pas jouer les futurologues. Je ne vais pas vous expliquer pourquoi on en est arrivé là ou ce qu'il faudrait faire pour sortir de ce chaos. Mais une chose est certaine : rester passifs ne nous sauvera pas.

Ce que cette préparation à la guerre révèle, c'est l'échec d'un vieux monde, celui où la paix était une promesse jamais tenue. Il est peut-être temps d'exiger autre chose, de remettre en question ces stratégies qui nous mènent tout droit à l'abîme. Car non, ce ne sont pas les bunkers ni les applications qui garantiront un avenir à nos enfants.

Ce qu'il faut, c'est réinventer. Détruire, oui, mais pas pour relancer un système à bout de souffle. Détruire ce qui nous enferme, ce qui nous divise, et reconstruire sur des bases qui ne reposent pas sur la peur et la domination.

En attendant, je vais peut-être regarder où se trouve le bunker le plus proche. Mais croyez-moi, ce n'est pas là que se trouve l'espoir.

Angry Mum, maman active, maman geek et toujours à l'écoute d'Internet... Elle adore les vacances mais pas toujours les vacances scolaires ! Blogueuse depuis 2013. S'abonner à Angry Mum sur Google News