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Alice au pays de merveilles

Publié le 02 septembre 2008 par Istvan
Alice au pays de merveilles - Carroll, Lewis

Alice commençait à se sentir très lasse de rester assise à côté de sa soeur, sur le talus, et de n'avoir rien à faire: une fois ou deux, elle avait jeté un coup d'oeil sur le livre que sa soeur lisait, mais il ne contenait ni images ni conversations, et , se disait Alice, à quoi peut bien servir un livre où il n'y a ni images ni conversations?
Elle se demandait (dans la mesure où elle était capable de réfléchir, car elle se sentait tout endormie et toute stupide à cause de la chaleur) si le plaisir de tresser une guirlande de pâquerettes vaudrait la peine de se lever et d'aller cueillir les pâquerettes, lorsque, brusquement, un Lapin Blanc aux yeux roses passa en courant tout près d'elle.
Ceci n'avait rien de particulièrement remarquable; et Alice ne trouva pas non plus tellement bizarre d'entendre le Lapin se dire à mi-voix: Oh, mon Dieu! Oh, mon Dieu! Je vais être en retard! (Lorsqu'elle y réfléchit par la suite, il lui vint à l'esprit qu'elle aurait dû s'en étonner, mais, sur le moment, cela lui sembla tout naturel.) Cependant, lorsque le Lapin tira bel et bien une montre de la poche de son gilet , regarda l'heure, et se mit à courir de plus belle, Alice se dressa d'un bond, car, tout à coup, l'idée lui était venue qu'elle n'avait jamais vu de lapin pourvu d'une poche de gilet, ni d'une montre à tirer de cette poche. Dévorée de curiosité, elle traversa le champ en courant à sa poursuite, et eut la chance d'arriver juste à temps pour le voir s'enfoncer comme une flèche dans un énorme terrier placé sous la haie.
Un instant plus tard, elle y pénétrait à son tour, sans se demander une seule fois comment diable elle pourrait bien en sortir.
Pendant un certain temps, elle marcha droit devant elle dans le terrier comme dans un tunnel; puis le sol s'abaissa brusquement, si brusquement qu'Alice, avant d'avoir pu songer à s'arrêter, s'aperçut qu'elle tombait dans un puits très profond.
Soit que le puits fût très profond, soit que la fillette tombât très lentement, elle s'aperçut qu'elle avait le temps, tout en descendant, de regarder autour d'elle et de se demander ce qui allait se passer. D'abord, elle essaya de regarder en bas pour voir où elle allait arriver, mais il faisait trop noir pour qu'elle pût rien distinguer. Ensuite, elle examina les parois du puits, et remarqua qu'elles étaient garnies de placards et d'étagères; par endroits, des cartes de géographie et des tableaux se trouvaient accrochés à des pitons. En passant, elle prit un pot sur une étagère; il portait une étiquette sur laquelle on lisait: CONFITURE D'ORANGES , mais, à la grande déception d'Alice, il était vide. Elle ne voulut pas le laisser tomber de peur de tuer quelqu'un et elle s'arrangea pour le poser dans un placard devant lequel elle passait, tout en tombant. >>> lire la suite

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