Alors que la mairie de Bordeaux hésite à renouveler sa dotation annuelle pour aider le cinéma d'art et d'essai de la rue Franklin, les salles de l'agglomération témoignent leur soutien
Il ne fait pas bon être une petite structure culturelle à Bordeaux. Après le Pont Tournant, l’Utopia, ou la Boîte à jouer, c'est au tour du Jean Vigo de tirer la sonnette d’alarme. Depuis la semaine dernière, le sort du cinéma de la rue Franklin est incertain. Pour continuer son fonctionnement, le Vigo reçoit chaque année une subvention de la mairie. Or aujourd’hui, la ville hésite à la verser. Une décision qui reporte la réouverture de la salle, fermée cet été. La nouvelle interpelle bien sûr les cinémas de l'agglomération. "Je suis extrêmement triste car j'ai le sentiment que toutes les pistes n'on pas été étudiées comme celle d'une transformation en cinémathèque", soulève Youen Bernard, directeur du Mégarama rive droite. Selon l'Utopia, la question est surtout financière comme le rappelle Patrick Troudet, son gérant. "Evidemment au regard des chiffres, il faut réfléchir à quelque chose de moins coûteux. Mais ce serait une catastrophe si le Vigo fermait car nous sommes les deux seuls représentants d'art et d'essai de Bordeaux". Une réunion avec Brigitte Proucelle, directrice des affaires culturelles à la mairie est planifiée pour vendredi. Une seule certitude, la salle n'accueillera pas Novart en novembre prochain. En attendant, le personnel ne manque pas de s’interroger : une ville qui ne participe pas au développement des petits cinémas de quartier mérite-t-elle réellement le titre de capitale européenne ?
Carine Caussieu