C'est au moment où on s'y attend le moins que les bonnes surprises déboulent ! Un jeune allemand connu de personne et surgissant de nulle part débarque avec un album bousculant les certitudes des formations les plus expérimentées. Un premier album aux compositions d'une incroyable maîtrise, affichant une élégance symphonique ambitieuse à la démarche artistique assurée provoquant la stupéfaction et l'émerveillement. Les superlatifs démesurés définissent cette musique pilotée par un seul homme qui du haut de ses 26 ans va forcément voler la vedette à pas mal de prétendants Anglo-Saxons, assurément une des révélation de cette année 2008. Get Well Soon, c'est un peut comme si Thom Yorke (Radiohead) s'adonnait au pop songs aériennes et au folk avec Beirut... une sorte de croisé idéal mêlant les qualités atypiques des 2 artistes. Évidemment, j'insisterais comme d'accoutumée sur le côté réducteur de la formule, mais ce duo peut donner un indice sur l'univers de Konstantin Gopper. Rajoutons à ce raccourcis quelque peu facile des compositions flamboyantes mélangeant la grandeur détraquée et poétique aux grands espaces cinématographiques, la construction de cathédrales pop aux tragédies lyriques étourdissantes... Le côté osé, foisonnant et vertigineux ne mène pourtant pas à l'indigestion. Les morceaux s'enchaînent avec une fluidité étonnante, la densité et les respirations se répartissent de manière très équilibrées, donnant des ailes aux parties les plus denses. Le jeu de creschendo amène l'auditeur vers des sommets où post-rock, pop, folk, musiques orchestrales s'expriment de concert avec une unité nous évitant de perdre le fil tout en nous amenant ailleurs. Une pop élégante et ambitieuse en somme, qui dévoile un travail minutieux et non ennuyeux au fur et à mesure des écoutes. Rest Now Weary Head You Will Get Well Soon, est à ranger sans complexe au côté des excellentes productions de Sufjan Stevens, Loney Dear, Beirut et... Radiohead. Après écoute, on se sent effectivement mieux...
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 25 février à 00:13
Superbe album assurément mais un petit souci surnage pourtant qui jette une ombre, légère, sur cette presque absolue réussite : "People Magazine Front Cover" que l'on a qualifié de titre "à la Radiohead" toute cette année est quasi entièrement pompé sur le "Kyrie" de la "Misa Criolla" composée par Ariel Ramirez au début des années 60. Oeuvre majeure du folklore argentin, ce chant religieux a été composé suivant les rythmes traditionnels du folklore argentin et Ariel Ramirez choisit pour l'interprétation chantée le groupe Los Fronterizos, alors au sommet de popularité; une version très originale et belle qui a enrichie le folklore argentin, lui donnant une notoriété universelle. Konstantin Gropper a dû trouvé ce disque, absolument magnifique au demeurant, dans la discothèque de son père. Il semble avoir beaucoup écouté la première plage notamment ... J'espère qu'il a pensé à lui rendre ! j'espère surtout qu'Ariel Ramirez, octogénaire aujourd'hui mais sans doute très riche des millions de disques vendus de sa "Misa" ne lui cherchera pas des noises ... Tout de même un peu gonflé le Konstantin, trouvez pas ?