Critique Ciné de Noël 🎅 : Krampus (2016)

Publié le 06 décembre 2024 par Delromainzika @cabreakingnews

Cette année, pour Noël, j'ai décidé de faire 28 critiques de films de Noël (nouveaux et anciens) pour les 28 jours qui arrivent avant le jour de Noël. Le film est le neuvième film de Noël de ce petit rendez-vous de fin d'année. Si vous avez envie de suggérer un film, je vous laisse le faire en commentaire. Retrouvez les films précédents en Krampus cliquant ici .

🎅 Krampus 🎅 // Michael Dougherty. Avec Toni Collette, Adam Scott et David Koechner.

Avec Krampus, le cinéma offre une vision peu commune des fêtes de Noël. Loin des récits classiques et chaleureux qui font vibrer la magie de cette période, ce film explore le côté sombre et légendaire de cette fête. Ce mélange de genres, entre horreur, comédie et fantastique, ne laisse pas indifférent, et si le résultat est parfois inégal, il reste marquant à plusieurs égards. Ce qui frappe d'emblée dans Krampus, c'est son équilibre étonnant entre des scènes d'humour grinçant et des séquences angoissantes. Le film commence par mettre en lumière une famille dysfonctionnelle, caricaturale dans ses conflits, ce qui donne lieu à des moments légers et presque burlesques.

Quand Max voit sa famille peu exemplaire se disputer à l'approche de Noël, le garçon décide d'ignorer la célébration, sans se rendre compte que ce manquement à la tradition va provoquer les foudres de Krampus, un démon ancestral bien décidé à punir les réfractaires. La situation tourne en enfer quand les figures de Noël prennent monstrueusement vie, lançant l'assaut sur la maison de Max et forçant les membres de sa famille à s'entraider s'ils espèrent sauver leur peau.

Cependant, l'histoire bascule progressivement dans une atmosphère plus oppressante, flirtant avec le macabre et la peur. Ce contraste fonctionne étonnamment bien et donne au film une identité propre. Bien que Krampus ne se revendique pas comme une comédie à part entière, certains passages, notamment grâce à l'interprétation de David Koechner et Conchata Ferrell, apportent un souffle d'humour noir. Ces moments sont cependant contrebalancés par des séquences où le suspense est palpable, avec une montée en tension maîtrisée. Ce va-et-vient constant entre légèreté et horreur permet au spectateur de rester captivé sans jamais sombrer dans une monotonie.La véritable star du film reste sans conteste Krampus lui-même. Inspiré du folklore européen, ce démon de Noël est présenté ici avec un charisme indéniable.

Le réalisateur a su conserver l'aura mystérieuse de ce personnage tout en modernisant certains aspects de sa légende. Les moments où il apparaît, souvent fugaces, suffisent à instaurer une véritable tension. Cependant, le film ne s'attarde pas sur l'histoire de Krampus ou sur les origines détaillées de ce mythe. Ce choix délibéré de ne livrer que le strict nécessaire renforce le mystère autour de lui. Cette retenue est à la fois frustrante et efficace : on en ressort curieux d'en apprendre davantage, et l'idée d'une éventuelle suite pour approfondir cet univers semble séduisante.Sur le plan de la réalisation, Krampus divise. Si certains éléments comme les décors enneigés et l'ambiance générale du film sont convaincants, d'autres aspects souffrent d'une certaine prévisibilité.

Par exemple, plusieurs moments-clés du récit sont annoncés de manière trop évidente, ce qui peut réduire l'impact des scènes censées surprendre. Cela dit, certaines séquences se démarquent par leur inventivité. Une scène particulièrement mémorable est celle où la sœur aînée de Max se retrouve piégée dans une tempête, avec la silhouette menaçante de Krampus bondissant de toit en toit. Ce passage, à la fois visuellement marquant et terrifiant, illustre bien ce que le film fait de mieux : exploiter son décor hivernal et son ambiance sombre pour générer une tension palpable.Le déroulement de l'histoire n'échappe pas aux clichés du genre. Une famille en conflit, une menace surnaturelle qui exacerbe les tensions, un combat pour la survie... Ces éléments narratifs sont familiers et manquent parfois d'originalité.

Cependant, le film parvient à les traiter avec suffisamment de créativité pour maintenir l'intérêt du spectateur. Ce qui distingue Krampus, c'est son exploration du fantastique. L'aspect sombre de Noël est superbement développé, notamment grâce aux créatures secondaires, comme les jouets diaboliques ou les elfes monstrueux. Ces ajouts apportent une touche de grotesque et rappellent les films d'horreur des années 80 et 90, tels que Gremlins.Du côté des acteurs, les performances sont inégales. Si certains, comme David Koechner, apportent une énergie bienvenue, d'autres tombent dans le piège du surjeu. Cela n'impacte pas profondément l'expérience globale, car ce n'est pas tant le jeu des acteurs que l'univers et l'ambiance du film qui retiennent l'attention. Les effets spéciaux, quant à eux, oscillent entre modernité et hommage aux techniques plus traditionnelles.

L'utilisation de maquettes pour certaines créatures est un clin d'œil évident aux films cultes du passé, et cette approche artisanale apporte une authenticité qui manque souvent dans les productions entièrement numériques d'aujourd'hui. Même si ces effets ne sont pas toujours impressionnants, ils s'intègrent bien dans l'univers du film.La musique joue également un rôle clé dans l'atmosphère de Krampus. En mélangeant des mélodies de Noël classiques avec des sonorités plus sombres et angoissantes, le film réussit à brouiller les frontières entre la fête et l'horreur. Cette juxtaposition musicale renforce le malaise et rappelle que sous l'apparente magie des fêtes peut se cacher un monde beaucoup plus inquiétant.Le final de Krampus est à la hauteur de ses ambitions. Loin de livrer une résolution simple et satisfaisante, il laisse planer un doute et ouvre la porte à d'éventuelles suites.

Ce choix narratif, bien que frustrant pour certains, s'inscrit dans la logique du film : maintenir une part de mystère et laisser l'imagination du spectateur faire le reste. Krampus n'est pas un film parfait, mais il réussit là où beaucoup échouent : proposer une expérience originale qui se démarque des productions habituelles de Noël. Ce mélange d'horreur, de fantastique et de comédie fonctionne grâce à une ambiance soignée, des idées visuelles marquantes et une utilisation intelligente du folklore. Même si certaines faiblesses, comme une mise en scène parfois prévisible ou des performances d'acteurs inégales, ternissent légèrement le tableau, elles ne suffisent pas à gâcher l'expérience globale. Ce n'est pas un classique du genre, mais il reste une alternative rafraîchissante pour ceux qui cherchent à explorer un Noël un peu plus sombre et audacieux.

Note : 7/10. En bref, une façon audacieuse de célébrer la face sombre de Noël.

Sorti le 4 mai 2016 au cinéma - Disponible en VOD, DVD et Blu-ray