Photo de Jo Bernardo prise par André Cros le 4.09.1952 lors de son mariage à Toulouse
Le 6 décembre 2023, Jo Bernardo, mourait à l'âge de 94 ans. Ce n'est que récemment que j'ai appris cette nouvelle, qui m'a autant attristé que le décès de sa fille, que j'ai bien connue dans mon jeune temps.
Ce jour-là, celui de la Saint Nicolas, je passais ma dernière journée au CHUV (Centre hospitalier universitaire vaudois) après y avoir été opéré à coeur ouvert le 24 novembre par le Professeur Matthias Kirsch.
Le lendemain je devais partir pour l'Hôtel des patients à Lausanne avant d'être transféré, en principe, une semaine plus tard, tout au plus, à La Lignière à Gland pour y suivre une réadaptation cardio-vasculaire...
(Pour la petite histoire, le jour où j'arrivais là-bas, le 15 décembre, une sévère arythmie m'était diagnostiquée, avec pour conséquence un retour d'urgence par ambulance au CHUV où je subissais une transfusion salvatrice devant un aréopage de soignants...)
Souvent je pense à Jo Bernardo, surtout depuis que je me limite quotidiennement à parcourir, 1500 m en nage libre, c'est-à-dire un mois après ma deuxième opération du coeur, le 8 avril de cette année.
En effet je lui serai éternellement reconnaissant de m'avoir appris la nage libre à la piscine de l'Hôtel de Paris à Monte-Carlo et de m'avoir fait parcourir mes premiers 1500 m homologués le 22 avril 1965 1.
Jo Bernardo avait été multiple champion de France de cette épreuve, en 1949, 1952, 1953 et 1954. Il m'a communiqué le virus, si j'ose dire et, aujourd'hui encore, j'ai persévéré à au moins tenir cette distance.
Évidemment j'ai bien des années devant moi pour atteindre l'âge respectable où Jo Bernardo a rendu son âme à Dieu, mais point n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.
C'est aussi aujourd'hui la fête de Saint Nicolas, chère à mes ancêtres maternels flamands. Je ne me souviens plus très bien, j'ai la mémoire qui flanche, mais il me semble que nous la célébrions à la maison.
Quoi qu'il en soit, pour terminer ce billet sur une note optimiste, je ne résiste pas à l'envie de reproduire une chanson que nous entonnions enfants, qui commence tristement et se termine en apothéose.
Francis Richard
1 - Voir mon article du 26 janvier 2016.
La légende de saint Nicolas
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Ils sont allés chez le boucher
Boucher, voudrais-tu nous loger?
Entrez, entrez petits enfants
Y'a de la place assurément
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Ils n'étaient pas plutôt rentrés
Que le boucher les a tués
Les a coupés en p'tits morceaux
Mis au saloir comme pourceaux
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Saint Nicolas au bout d'sept ans
Vint à passer dedans ce champ
Alla frapper chez le boucher
Boucher, voudrais-tu me loger?
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Entrez, entrez Saint Nicolas
Y'a de la place, il n'en manqu'pas
II n'était pas plutôt entré
Qu'il a demandé à souper
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Voulez-vous un morceau d'jambon?
Je n'en veux pas, il est pas bon
Voulez-vous un morceau de veau?
Je n'en veux pas, il est pas beau
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Du p'tit salé je veux avoir
Qu'il y a sept ans qu'est dans l'saloir
Quand le boucher entendit ça
Hors de sa porte il s'enfuya
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Boucher, boucher ne t'enfuis pas
Je suis le grand Saint Nicolas
Et le saint étendit trois doigts
Les p'tits se lèvent tous les trois
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Le premier dit: 'J'ai bien dormi'
Le second dit: 'Et moi aussi'
Et le troisième répondit: 'Je croyais être au paradis'
II était trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Interprétée par Henri Dès: