La saison 1 de Commandant Saint-Barth s'annonçait comme une bouffée d'air frais, mêlant intrigue policière et cadre idyllique. Avec ses six épisodes, la série avait tous les ingrédients pour séduire : un décor paradisiaque, un héros décalé et des enquêtes teintées d'humour. Pourtant, malgré ses promesses, le résultat final s'avère mitigé. Si certaines qualités sont indéniables, l'ensemble reste trop convenu pour vraiment marquer les esprits. Le principal atout de Commandant Saint-Barth, c'est son cadre : une île caribéenne baignée de soleil, entourée d'eaux turquoise et ponctuée de plages de sable fin. Les décors auraient pu (et dû) devenir un personnage à part entière, contribuant à l'ambiance et au charme de la série. Malheureusement, cette richesse visuelle n'est pas exploitée à son plein potentiel.
Comparée à des productions comme Meurtres au paradis, qui subliment chaque recoin de leur environnement tropical, Commandant Saint-Barth semble se contenter de montrer ses paysages comme de simples arrière-plans. L'absence d'une véritable mise en scène qui jouerait avec ces lieux réduit considérablement leur impact. Certes, cela reste agréable à regarder, mais la série ne dépasse jamais le stade de la "carte postale" visuelle. Le commandant Gabriel Saint-Barthélémy, incarné par Florent Peyre, est sans conteste le pivot de la série. Avec ses chemises à fleurs, son énergie débordante et son humour décalé, il est conçu pour attirer la sympathie. Florent Peyre, habitué aux rôles comiques, insuffle une vitalité sincère à son personnage. Au départ, son jeu pétillant fonctionne : il amène une légèreté rafraîchissante à un genre parfois trop sérieux.
Cependant, le problème vient de la répétitivité. Dès le troisième épisode, les facettes exubérantes de Saint-Barth perdent de leur impact. Ses blagues deviennent prévisibles, ses mimiques s'essoufflent et son dynamisme finit par frôler la caricature. À vouloir trop jouer sur l'humour, la série oublie de nuancer son héros, ce qui limite sa profondeur. Si certains spectateurs apprécieront ce style, d'autres risquent de le trouver rapidement lassant. En parallèle, les personnages secondaires manquent cruellement de relief. Parmi eux, la collègue du commandant, George, aurait pu devenir un excellent contrepoint à son énergie débordante. Malheureusement, son rôle reste trop figé dans le cliché de l'associée sérieuse et exaspérée. Les relations entre les personnages manquent de subtilité, rendant leurs interactions prévisibles et souvent dépourvues de véritable émotion.
Les autres figures qui peuplent l'île, qu'il s'agisse de l'ami d'enfance ou de l'amour de jeunesse, ne brillent pas non plus par leur originalité. Leur présence sert essentiellement à enrichir les intrigues secondaires, mais elles ne parviennent pas à marquer durablement. Dans une série où l'aspect humain aurait pu jouer un rôle majeur, ce manque de profondeur est une opportunité manquée. Les enquêtes policières, censées constituer le cœur de la série, sont malheureusement le maillon faible de cette première saison. Chacune des six histoires repose sur des scénarios trop simples et prévisibles, où les rebondissements manquent cruellement de créativité. Dès les premières minutes, il est souvent facile de deviner le dénouement, ce qui laisse peu de place à la surprise ou au suspense. Que ce soit une femme retrouvée morte en haut d'un palmier ou un homme écrasé par une sculpture géante, les intrigues partent d'idées intéressantes, mais leur développement manque de subtilité.
Pire encore, la série ne semble pas chercher à approfondir les thématiques qu'elle aborde, préférant rester dans une zone de confort légère et divertissante. Ce qui semble le plus frustrant dans Commandant Saint-Barth, c'est son refus d'aller au-delà des clichés. Chaque épisode semble obéir à la même formule : une enquête rocambolesque, des moments comiques portés par Saint-Barth, et quelques interactions légères entre les personnages. Si cela fonctionne au début, la redondance finit par nuire à l'expérience globale. La série a visiblement choisi de privilégier le ton léger et le cadre exotique plutôt que de se concentrer sur des scénarios plus travaillés ou des personnages plus étoffés. Si l'intention de départ est compréhensible - offrir une fiction plaisante et facile à regarder - cela limite considérablement son potentiel.
Il aurait été intéressant de voir la série s'aventurer dans des zones plus complexes, explorant par exemple la dynamique sociale de l'île ou approfondissant le passé de Saint-Barth. Avec son mélange d'humour, de tropicalité et d'enquêtes policières, Commandant Saint-Barth invite naturellement à la comparaison avec des séries comme Meurtres au paradis ou Tropiques criminels. Malheureusement, elle ne parvient pas à se hisser à leur niveau. Là où Meurtres au paradis joue habilement sur le contraste entre son décor de rêve et ses enquêtes souvent sombres, Commandant Saint-Barth reste en surface, s'appuyant trop sur les clichés du genre. De même, le comique de Saint-Barth rappelle celui de certains personnages excentriques comme ceux d'HPI, mais sans le même niveau d'écriture ou de nuances. Après avoir suivi les six épisodes de Commandant Saint-Barth, mon ressenti est mitigé.
Il serait injuste de dire que la série est mauvaise : elle remplit son rôle de divertissement léger, grâce notamment à un héros sympathique et des décors enchanteurs. Cependant, elle manque cruellement d'ambition. Les intrigues policières trop simples, le manque de profondeur des personnages secondaires et l'humour répétitif empêchent la série de vraiment décoller. Cela laisse un goût d'inachevé, comme si les créateurs s'étaient contentés de réunir des ingrédients prometteurs sans vraiment les cuisiner. En conclusion, Commandant Saint-Barth est une série agréable à regarder si l'on cherche une évasion rapide et sans prise de tête. Mais pour ceux qui espéraient une production plus aboutie, offrant des intrigues captivantes et des personnages riches, la déception risque d'être au rendez-vous. La série reste une jolie carte postale qui, malgré ses qualités, manque de profondeur pour marquer durablement les esprits.
Note : 4.5/10. En bref, Commandant Saint-Barth reste une jolie carte postale qui, malgré ses qualités, manque de profondeur pour marquer durablement les esprits.