Après avoir terminé les six épisodes de la saison 1 d' Adorazione, je suis resté avec un goût amer. Ce qui semblait être une intrigue prometteuse s'est révélé être un mélange désordonné de clichés et de décisions scénaristiques douteuses. Bien que la série tente d'aborder des thèmes sérieux et complexes, elle échoue à captiver ou à fournir une expérience satisfaisante. L'un des problèmes majeurs de Adorazione réside dans sa structure narrative. Avec seulement six épisodes, la série est bien trop courte pour construire un univers riche et permettre au spectateur de s'immerger pleinement dans l'histoire ou de s'attacher aux personnages. Dès les premiers épisodes, on est plongé dans une intrigue de meurtre sans avoir eu le temps d'établir un véritable lien émotionnel avec les protagonistes.
Le parcours d'un groupe d'adolescents, filles et garçons, au cours d'un été qui va changer leur vie à jamais.
Résultat : l'impact du drame principal est considérablement atténué. De plus, la conclusion précipitée ajoute à la frustration. En à peine quelques minutes, l'intrigue est résolue de manière bâclée, laissant le spectateur déconcerté et insatisfait. Cette fin expéditive donne l'impression que les scénaristes ont manqué de temps ou d'idées pour offrir une résolution digne de ce nom. Un autre problème majeur de la série est l'absence de profondeur des personnages. Bien que certains soient bien interprétés - notamment Vanessa, incarnée par Noemi Magagnini - la plupart manquent cruellement de développement. Ils agissent souvent de manière égoïste et immorale, sans jamais montrer de réelle évolution ou de remords sincères.
Ces choix rendent difficile, voire impossible, de s'identifier à eux ou de ressentir de l'empathie pour leurs situations. En outre, de nombreuses sous-intrigues entourant des personnages secondaires viennent inutilement encombrer le récit principal. Certaines d'entre elles, comme celle de Christopher et Teresa, semblent totalement superflues et n'apportent rien à l'intrigue principale. On se demande pourquoi elles ont été incluses, si ce n'est pour allonger artificiellement la durée des épisodes. L'histoire se déroule dans une petite ville italienne où tout le monde semble lié d'une manière ou d'une autre. Si cette interconnexion peut être intéressante sur le papier, elle est ici mal exploitée. Les relations entre les personnages sont souvent confuses et mal expliquées.
Les dialogues font fréquemment référence à des événements passés, mais ces derniers ne sont jamais vraiment détaillés, ce qui laisse le spectateur dans l'ignorance. Cette opacité nuit à la compréhension globale de l'intrigue et donne une impression de désordre. Tout au long des épisodes, Adorazione dégage une ambiance étrange et inconfortable. Mais contrairement à des réalisateurs comme Tim Burton, qui maîtrisent l'art de créer des atmosphères volontairement décalées, cette série semble inconfortable sans raison apparente. Au lieu de servir l'intrigue, cette vibe étrange alourdit inutilement l'expérience de visionnage. Ajoutez à cela des scènes de nudité impliquant des personnages mineurs (âgés de 16 ans dans le scénario), et l'on ne peut qu'être dérangé par ces choix créatifs.
Ces scènes sont non seulement inutiles à l'intrigue, mais elles semblent uniquement ajoutées pour provoquer ou attirer l'attention, ce qui est non seulement inapproprié, mais aussi profondément gênant. L'un des aspects les plus décevants de Adorazione est son portrait caricatural des adolescents italiens. Entre un langage excessivement grossier, des comportements irrespectueux envers les parents, et des intrigues amoureuses superflues, la série tombe dans des stéréotypes grossiers qui ne rendent pas justice à la complexité des jeunes d'aujourd'hui. Ces choix scénaristiques réduisent les personnages à des clichés, empêchant toute nuance ou authenticité. La série semble également jouer sur l'esthétique de " la jeunesse belle et rebelle ", avec des acteurs stylés et des décors pittoresques, mais cela ne compense pas un scénario faible et décousu.
La série tente d'aborder des thèmes importants tels que les abus, la parentalité toxique, et l'impact des traumatismes sur les adolescents. Cependant, en voulant explorer trop de sujets en seulement six épisodes, elle s'éparpille et ne parvient pas à traiter ces thématiques avec la profondeur qu'elles méritent. Le résultat est une superficialité frustrante qui dilue le potentiel émotionnel et narratif de l'histoire. Tout n'est pas à jeter dans Adorazione. La performance de Noemi Magagnini (Vanessa) est l'un des rares éléments qui sauvent la série de l'oubli total. Sa présence à l'écran est magnétique, et elle parvient à donner une certaine crédibilité à un rôle pourtant limité par un script faible. Alice Lupparelli, dans le rôle d'Elena, bien que brève, laisse également une impression durable.
Visuellement, la série bénéficie de beaux paysages italiens qui ajoutent une certaine authenticité. Mais même cet atout esthétique ne suffit pas à compenser les faiblesses majeures du scénario et des personnages.En tant que série centrée sur une disparition et un meurtre, Adorazione aurait dû exceller dans le domaine du suspense. Mais la réalité est tout autre. Dès le milieu de la saison, il est relativement facile de deviner qui est derrière la disparition d'Elena. Les indices sont mal disséminés et le rythme est trop lent pour maintenir une véritable tension. De plus, le manque d'attention porté à l'enquête elle-même réduit l'intérêt du mystère. Plutôt que de se concentrer sur des éléments intrigants, la série s'éparpille dans des sous-intrigues inutiles, ce qui diminue encore son impact.
Il est tentant de comparer Adorazione à d'autres séries pour adolescents comme 13 Reasons Why, mais la comparaison ne joue pas en sa faveur. Là où ces séries parviennent à explorer des thèmes complexes avec nuance et émotion, Adorazione échoue à créer une connexion réelle avec le spectateur. Même des séries plus légères comme Outer Banks offrent une meilleure cohérence narrative et un divertissement plus satisfaisant.Au final, Adorazione est une série qui avait du potentiel, mais qui se perd dans un scénario surchargé, des personnages sous-développés, et une ambiance maladroite. Bien que certains apprécieront peut-être son esthétique et sa tentative d'aborder des thèmes sérieux, je ne peux m'empêcher de penser que la série aurait pu être bien meilleure avec une écriture plus soignée et une approche plus focalisée.
Si vous cherchez un drame adolescent captivant et émouvant, Adorazione risque de vous décevoir. En revanche, si vous êtes curieux de voir une tentative européenne de revisiter les codes du genre, elle pourrait valoir un coup d'œil - mais ne vous attendez pas à une révélation. Pour ma part, je considère cette série comme une promesse non tenue, et je doute qu'une deuxième saison suffise à corriger ses nombreux défauts.
Note : 2/10. En bref, une déception sous forme de promesse non tenue.
Disponible sur Netflix