Critiques Séries : Special Ops: Lioness. Saison 2. Episode 7.

Publié le 03 décembre 2024 par Delromainzika @cabreakingnews

Special Ops: Lioness // Saison 2. Episode 7. The Devil Has Aces.

La série Lioness continue de m'impressionner par son audace, sa tension palpable et sa capacité à interroger les zones grises du monde de l'espionnage et des opérations spéciales. L'épisode 7 de la saison 2, avant-dernier chapitre de cette saison, est une véritable plongée dans un chaos savamment orchestré. Cet épisode, plus qu'un simple tournant narratif, incarne tout ce que cette série fait de mieux et de pire. L'épisode s'ouvre sur un soulagement : Joe est vivante. Son retour, bien que spectaculaire, n'est pas exempt de critiques. Gravement blessée, elle parvient néanmoins à faire preuve d'une combativité presque surhumaine, allant jusqu'à affronter des infirmiers dans une rage aveugle. Si cette scène est censée souligner sa résilience, elle m'a laissé un goût mitigé.

Oui, Joe est une battante, mais la série semble parfois pousser le curseur du réalisme un peu trop loin. Cela affaiblit la crédibilité d'un personnage qui, pourtant, est fascinant par sa complexité. Là où l'écriture excelle, c'est dans le dialogue intérieur de Joe. Consciente des risques, elle déclare à son mari qu'il ne peut ni l'aimer ni la raisonner pour qu'elle abandonne son poste. Ces mots, empreints d'une froideur douloureuse, illustrent une femme déchirée entre son devoir et sa vie personnelle.Cet épisode brille également par la richesse de son intrigue. Le spectre de la Chine et de l'Iran plane sur la mission, introduisant une menace plus vaste que le simple trafic de drogue. Cette montée en échelle donne un poids supplémentaire à l'histoire. Les enjeux deviennent globaux, et le spectateur est entraîné dans un labyrinthe d'intérêts politiques, où chaque mouvement peut déclencher une catastrophe.

La séquence où Mullins expose les liens entre les attentats suicides, la Chine et l'Iran est particulièrement marquante. Son monologue sur l'érosion de la confiance dans les institutions américaines depuis le 11 septembre est aussi pertinent qu'inquiétant. Même si certains points semblent surécrits pour renforcer l'impact, cette scène ancre l'épisode dans une réflexion sur les dérives du pouvoir et l'incapacité des dirigeants à rassembler un peuple divisé.Pendant que Joe navigue entre vie et mort, l'équipe Lioness s'active dans l'ombre. L'interrogatoire de Gutierrez, agent DEA soupçonné de trahison, est l'un des moments forts de l'épisode. La série parvient à maintenir une tension constante, jouant avec nos perceptions. Gutierrez est-il un traître ou simplement un homme pris au piège de son propre sens du devoir ?

L'ajout de nuances à ce personnage est une réussite. Ses motivations, bien qu'ambiguës, sont crédibles. Il incarne le dilemme moral auquel beaucoup de personnages de Lioness font face : comment rester loyal à soi-même dans un monde où la loyauté est constamment remise en question ?L'épisode explore également la dynamique entre Cruz et Josie, un terrain qui reste glissant. La tension romantique entre les deux est palpable, mais elle semble légèrement forcée. Je comprends l'idée derrière cet arc narratif : même dans les missions les plus dangereuses, les humains recherchent des moments de connexion. Cependant, cela pourrait être mieux dosé, car ici, cela détourne parfois l'attention des enjeux cruciaux.

Un aspect de Lioness qui me laisse souvent perplexe, c'est la façon dont la série dépeint ses personnages féminins. Autant j'apprécie leur complexité, autant leur caractère est parfois exagéré au point de devenir caricatural. Joe, par exemple, est souvent dépeinte comme " plus dure que n'importe quel homme ". Cela pourrait être inspirant, mais cela finit par nuire à sa crédibilité. La force féminine n'a pas besoin d'être démontrée par des scènes irréalistes ou des dialogues ultra-bravaches. Ce qui aurait été plus efficace, c'est une démonstration subtile de cette force à travers des actes réfléchis et une intelligence émotionnelle. Lioness gagnerait à s'inspirer de séries comme La Diplomate, où les personnages féminins sont à la fois puissants, stratégiques et ancrés dans la réalité.

L'épisode se termine avec l'équipe en route pour l'Iran, où une mission d'infiltration audacieuse les attend. L'objectif : perturber une opération impliquant des scientifiques nucléaires chinois. Cette dernière étape s'annonce périlleuse, et les chances de succès semblent minces. Joe, malgré ses blessures, décide de reprendre le commandement. Ce choix, motivé par sa volonté de ne pas " quitter sur un échec ", est à la fois héroïque et tragique. Il symbolise le sacrifice que ces personnages sont prêts à faire, mais soulève également une question : à quel point ce sacrifice est-il justifié ? Lioness, et particulièrement cet épisode, est une série qui ne laisse pas indifférent. Elle excelle dans la construction de tensions narratives et l'exploration des dilemmes moraux. Cependant, elle souffre aussi de quelques faiblesses : des moments de surenchère dramatique et des dialogues parfois trop explicatifs.

Malgré ces défauts, cet épisode m'a captivé. La série reste un incontournable pour quiconque s'intéresse à l'espionnage et aux intrigues géopolitiques. Avec une finale qui s'annonce intense, je suis impatient de voir comment Lioness conclura cette saison. En attendant, cet épisode 7 est une preuve de plus que, dans le monde des opérations spéciales, le chaos est la seule constante, et l'humanité des personnages leur plus grande faiblesse comme leur plus grande force.

Note : 6.5/10. En bref, une plongée intense dans les ténèbres du pouvoir et de l'humanité.

Disponible sur Paramount+