Le nouveau dispositif proposé par le Ministère du Logement pour faciliter l'accès à la propriété des familles les plus modestes a été lancé officiellement le 15 avril. Empruntis.com (via son panel de consommateurs Hiving) a souhaité mesurer le niveau de connaissance des potentiels acheteurs, le degré d'adhésion au mécanisme et plus simplement l'intérêt ou non qu'il suscite. Un panel de 1 410 personnes actuellement à la recherche d'un bien immobilier a donc répondu à une vingtaine de questions dont voici les principales réponses :
1) Connaissance du dispositifA la question : avez-vous entendu parler de la Maison à 15 € ? Moins de 50% des personnes interrogées en ont entendu parler, 45% déclarent en effet ne pas en avoir entendu parler du tout et 6% ne pas s'en souvenir.
Ce chiffre diminue encore lorsqu'il s'agit de faire la démarche de se renseigner : avez-vous cherché à vous renseigner sur ce nouveau dispositif ? Ils ne sont alors plus que 14% à répondre positivement. Dans les personnes qui se sont renseignées, ce sont les personnes directement concernées c'est-à-dire les couples primo accédants avec 2 enfants et aux revenus modestes (1 500 €/2 000 € nets mensuels) qui représentent le plus faible échantillon (7% seulement des personnes ayant effectué une démarche pour se renseigner).
Un point positif cependant, le concept du 15 € est lui relativement bien assimilé puisqu'ils sont 72% à comprendre que cela représente 15 € de remboursement par jour, pour 14% qui pensent qu'il s'agit de 15 € par mois.
2) Compréhension du dispositifDiriez-vous que vous avez compris le mode de financement de la maison à 15 € ? 83% des personnes interrogées répondent non dont 38% qui disent ne rien avoir compris du tout.
Qui est éligible à la maison à 15 € ? Ils ne sont que 3% à donner la bonne réponse qui intègre à la fois les facteurs revenus modestes (1 500/2 000 € de revenus), la primo accession et le fait d'être parents de 2 enfants pour 66% qui pensent qu'il suffit de disposer de revenus modestes.
3) Financement du dispositif de la maison à 15 €Sur la valeur définitive de cette maison à 15 € par jour, qui se situe entre 150 000 € et 185 000 €, la grande majorité des personnes interrogées a tendance à surévaluer ou au contraire à sous-évaluer son prix ; 27% seulement des répondants donnent la bonne réponse.
Concernant le financement de cette maison, ils ont parfaitement intégré le fait que seuls les signataires de la charte ont la possibilité de mettre en place le financement nécessaire à l'acquisition de cette maison à 15 € ; néanmoins, ils commettent quelques erreurs dans la liste des banques ou organismes de financement. En effet, à la question, quels sont les établissements financiers signataires de la charte ? Le Crédit Foncier recueille la majorité des suffrages avec 69% des votes, le Crédit Agricole 22% et la Caisse d'Epargne 9%. Seul problème, le Crédit Agricole n'est pas signataire de la charte !
4) La maison à 15 € : vers un avenir identique à la maison Borloo ?Pensez-vous que ce nouveau dispositif soit une bonne solution pour régler les problèmes de logement en France ? La majorité des personnes interrogées doutent du bien-fondé de cette mesure pour régler les problèmes de logement en France, en effet pour 37% cela ne suffira pas et ils sont même 14% à penser que ce n'est absolument pas une bonne solution.
Pire encore, ils sont 60% à penser que la maison à 15 € n'aura pas plus de chance de réussite que la maison à 100 000 € mise en place par Jean-Louis Borloo, pour seulement 9% qui pensent que le dispositif est mieux pensé.
Le Ministre du Logement, avec les maigres moyens qui sont à sa disposition, entend aller dans la direction qui a été tracée par le président dès la campagne présidentielle : " vers une France de propriétaires ". " Outre les mesures prises dont on voit que l'efficacité peut être mise en doute, il est assez étonnant de ne voir personne remettre en question cet axiome de départ " commente Geoffroy Bragadir, fondateur d'Empruntis.com. " Que le logement soit une problématique majeure de la société, par le déséquilibre entre la demande et l'offre, cela est une évidence. Mais est-il besoin d'être propriétaire pour être bien logé ? "