R.I.P. Niels Arestrup

Par Mespetitesvues

Né en banlieue parisienne le 8 février 1949, d'un père danois et d'une mère bretonne, l'acteur, auteur et metteur en scène Niels Arestrup est décédé dimanche d'une longue maladie, à l'âge de 75 ans. Celui que l'on connaissait surtout pour son impressionnante carrière théâtrale, débutée en 1971 dans Crime et châtiment de Dostoïevski, est aussi une figure marquante - littéralement - du cinéma français. Avec son visage atypique reconnaissable entre tous, sa forte personnalité, et sa carrure imposante, Arestrup a souvent fait l'objet des manchettes de magazines à potins à cause d'incidents de travail impliquant des actrices bien connues.

Il faut dire qu'en dehors des personnalités politiques qu'il a incarnées, il a surtout été abonné aux rôles louches et ambigus, aux malfrats ou aux véreux. Une carrière incomparable qui lui valut trois fois le César de meilleur acteur dans un second rôle, pour De battre mon cœur s'est arrêté (2005) et Un prophète (2009) de Jacques Audiard et Quai d'Orsay de Bertrand Tavernier (2013).

Il avait aussi été mis en nomination en 2011 pour L'Homme qui voulait vivre sa vie (meilleur acteur dans un second rôle), en 2015 pour son interprétation du général Von Choltitz dans Diplomatie (meilleur acteur) et en 2018 pour Au revoir là-haut (meilleur acteur dans un second rôle).

Outre les films pour lesquels il a reçu les honneurs, sa forte présence à l'écran est très palpable dès le début de sa carrière cinématographique, à l'instar du méconnu Demain les mômes de Jean Pourtalé (1976), La dérobade de Daniel Duval (1979) ou Le futur est femme de Marco Ferreri (1984).

Des années 1990 on ne retient que sa participation aux côtés de Glenn Close dans Meeting Venus d'István Szabó. Après cette longue traversée du désert, on le retrouve dans les années 2000 dans des productions beaucoup plus convaincantes tel que L'Homme qui voulait vivre sa vie d'Éric Lartigau (2010), de Steven Spielberg (2011) ou encore À perdre la raison de Lucas Delvaux (2012); un rôle de mâle toxique taillé à sa mesure et sans doute celui dans lequel il m'a le plus impressionné.

Image d'en-tête: Portrait de Niels Arestrup en 2015 - Photo de Alexandra Fleurantin et Oliver Monge.