Le 29 novembre 2024, les députés britanniques ont franchi une étape importante en approuvant, lors d’une première lecture, un projet de loi visant à légaliser l’aide à mourir pour les patients atteints de maladies en phase terminale. Ce vote marque un tournant dans le débat complexe et émotionnel sur le suicide assisté au Royaume-Uni, après le rejet d’un projet similaire en 2015. Avec 330 voix pour et 275 contre, le texte a bénéficié d’un soutien notable, transcendant les clivages politiques.
Contenu du projet de loi
Ce texte, défendu par la députée travailliste Kim Leadbeater, s’adresse aux patients en phase terminale disposant de moins de six mois à vivre. Il propose un cadre strict comprenant plusieurs étapes : deux médecins et un juge doivent valider la demande du patient, qui doit être capable de prendre une décision éclairée et administrer lui-même le médicament létal. Ce dispositif est présenté comme garantissant « le choix, l’autonomie et la dignité », tout en évitant les dérives observées dans d’autres pays.
Une opinion publique favorable
Le soutien populaire à cette réforme est important : un sondage récent montre que 75 % des habitants d’Angleterre et du Pays de Galles sont favorables à la légalisation de l’aide à mourir. La loi actuelle, qui interdit le suicide assisté, est perçue comme inadaptée, conduisant certains patients à chercher des solutions désespérées à l’étranger ou à subir des souffrances inutiles.
Controverses et enjeux éthiques
Le débat a néanmoins soulevé des inquiétudes, notamment de la part de leaders religieux et d’organisations comme Care Not Killing, qui craignent que des personnes vulnérables se sentent contraintes de choisir l’aide à mourir pour soulager leurs proches. D’autres opposants, dont certains parlementaires, plaident pour un investissement accru dans les soins palliatifs, soulignant que la crise du système public de santé pourrait exacerber les pressions financières sur les familles.
Prochaines étapes
Le projet de loi devra encore être examiné en commission et faire l’objet d’un second vote à la Chambre des communes, avant d’être présenté à la Chambre des Lords. Parallèlement, d’autres parties du Royaume-Uni, comme l’Écosse, envisagent des initiatives similaires, tandis que des territoires comme Jersey prévoient d’introduire leurs propres législations d’ici 2027.
Ce vote représente un pas significatif vers une réforme qui pourrait aligner le Royaume-Uni avec d’autres pays ayant déjà légalisé l’aide à mourir, tout en respectant les spécificités culturelles et éthiques locales. Le débat reste cependant ouvert, reflétant les tensions entre liberté individuelle et responsabilités sociétales.