Le Parlement du Venezuela, dominé par les partisans du président Nicolas Maduro, a adopté une loi controversée le 29 novembre 2024, criminalisant tout soutien aux sanctions internationales contre le gouvernement vénézuélien. La mesure prévoit des peines de prison allant de 25 à 30 ans pour toute personne accusée de promouvoir ou faciliter ces sanctions. Des amendes dépassant le million de dollars et des peines d’inéligibilité pouvant atteindre 60 ans complètent ce dispositif. Les accusés peuvent également être jugés par contumace, accentuant les critiques sur le caractère répressif de la loi.
Contexte international et réactions
Cette loi intervient alors que les États-Unis envisagent de renforcer leurs sanctions contre Caracas à travers une législation surnommée « Bolivar », en référence au héros national vénézuélien. Ce texte américain vise à interdire tout contrat entre le gouvernement des États-Unis et des entités collaborant avec le régime de Maduro, qualifié d’« illégitime ». Ces sanctions, notamment un embargo pétrolier, avaient déjà été intensifiées en 2019 après la réélection contestée de Maduro en 2018. Plus de 180 responsables vénézuéliens font actuellement l’objet de sanctions individuelles aux États-Unis.
Réélection contestée de Maduro
En juillet 2024, Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur d’une élection présidentielle largement critiquée pour son manque de transparence et son organisation sous la supervision d’un Conseil national électoral perçu comme soumis au régime. Ce résultat lui garantit un mandat jusqu’en 2031. Les tensions politiques restent vives, avec une opposition muselée et des dissidents confrontés à un environnement politique de plus en plus restrictif.
Implications
Cette loi s’inscrit dans une stratégie de durcissement des mesures contre l’opposition et les critiques du régime. Elle pourrait accentuer l’isolement international du Venezuela tout en approfondissant les divisions internes. Les critiques y voient une tentative de consolider le pouvoir de Maduro en éliminant les soutiens locaux aux pressions internationales pour un changement démocratique.