Femme! Une entité dissociée de la sexualité et de la maternité autant que faire se peut. Un être genré dont la féminité n’est pas reliée à la procréation ni au plaisir d’un ou d’une congénère, indépendante de ses propres désirs.
Elle existe, je l’ai rencontrée
— Elle était mère, elle a connu la violence d’un homme et (1,2,3, inspirez) la sexualité rituelle consentie dans l'épaisseur du trait qui sépare le viol conjugal ainsi défini par la chose subie sans avoir encore acquis la conscience des étapes qui l’ont faite ainsi, ici et maintenant (4, 5, 6 expirez!) Autonome en carrière, salaire et patrimoine, capable de refus autant que d’acceptation sous condition de faire partie d’un dispositif qui lui convienne à taux acceptable. Grégaire en alternance avec un groupe d’ami.e.s et un partenaire.s fidèle, exclusif par hygiène plus que par égoïsme.
Personne n’appartient à personne!
Extérieurement, elle possède les caractères sexuels féminins secondaires sans tendance à la prédation. Jamais soumise aux dictacts de la beauté normée dans le respect à minima d’une pilosité discrète. On ne demande plus aux amazones de sacrifier un sein pour la pratique du tir à l’arc, mais elle ne s’imposera pas le poil aux pattes. Par loyauté envers le camp du patriarcat, elle use d’un pourcentage d’épiderme découvert supportable pour un homme à la testostérone maîtrisée. La cosmétique, l’ostentation des appâts, la tricherie vestimentaire, ne sont finalement que des codes de soumission inversés. Ces artifices classifient et opposent prédateurs et proies dans une chaîne alimentaire désormais obsolète. Femelle, il lui serait préjudiciable d’être castratrice. Féminine, parce c’est agréable de l’être. Féministe, pourquoi faire? C’est un combat d’arrière garde!
Elle se donne sans appartenir, elle déjeune et aime quand elle a faim. Elle quitte la table quand elle est comblée même si la noce est payée d'avance.
En haut on oublie ce qui est en bas. Elle descend des sommets pour aller au ravito pas plus souvent que nécessaire jeûnant après un buffet à volonté. Elle aime reconnaître l’odeur d’une homme dans ses draps et tout autant dormir en travers de son lit parce qu’elle joue à domicile avec un souvenir. On aime une fois après on meuble. Désormais, elle est un jeu dans un fantasme masculin où elle gagne à tous les « coups » Sa distance à l'homme est variable. La spécificité contondante du mâle le lui rend fréquentable avec ou sans modération sans les effets secondaires d’étreintes enthousiastes. Elles peuvent être dévastatrices si on n’y fait pas gaffe. Parfois un attachement raisonnable incline sa tête sur une épaule ravie. Elle aime se blottir. Sentiment attention danger, elle ne pleure plus qu'en écorchant les oignons. Elle a concédé à qq traquenards de la condition féminine sans y sombrer. Elle a fleuri des tombes et tourné les talons. Lu des livres et tourné la page. Sentinelle et survivante, elle sait ignorer l’hostilité quand elle a décidé de ne plus être utilisée.
Quelques unes: une Elisabeth Borne, une Anne Nivat, Sylvestre ou Ernaux. Une Vanda Maria Ribeiro Furtado Tavarés de Vasconcelos (Lio). Sur les traces d’une Amélia Herard, d’une Frida Kahlo glabre, d’une Thérésia Cabarus ou une Olympe de Gouge avec toute sa tête, une Justine IPA Léclair. Toutes perdues de vue
Le genre pas facile à oublier
Nuit blanche chez Poltrone & Sofa — Paris Décembre 2024